Bien que créée pour sortir le Sénégal de la dépendance étrangère, la Sar, sous Abdoulaye Wade, est une structure toute acquise à la France. Cette réalité a été d’avantage accentuée avec l’arrivée de Macky Sall au pouvoir. Bien qu’ancien du milieu pétrolier, le président Macky Sall est celui qui veut parachever la livraison de l’énergie du Sénégal aux occidentaux…chronique d’un esclavage programmé.
A la tête de la Sar, il y avait une commission composée de trois personnes, Jean Michel Seck, Camara Touré et Patrick Faers qui se réunissait, analysait les offres et attribuait les marchés. Lors de nos nombreuses enquêtes auprès du personnel de la Sar, nous avons appris que toutes ces trois personnes, qui composaient cette commission d’attribution, sont membres de TotalFinaElf.
Camara Touré, président du Conseil, a été pendant presque 10 ans directeur général de la Sar. Traditionnellement, ce poste de PCA est dévolu à un citoyen Sénégalais, administratif ou politique : mais cet administrateur ne devait avoir aucune accointance avec le milieu pétrolier. Bien que présenté par toutes nos sources comme un grand patriote qui a toujours défendu les intérêts du Sénégal, parfois au détriment de ses patrons, Jean-Michel Seck, l’ancien DG de la Sar, est un agent de TotalFinaElf.
Troisième et non moins influent de cette bande des trois, Patrick Faers, cadre de TotalFinaElf, est venu de Paris pour veiller sur les intérêts de sa multinationale. Et le plus beau et le plus scandaleux de cette entente est, selon un cadre de la raffinerie, « le partage du butin à la Sar ». Le partage dont parle ce cadre est ce que les traders et majors appellent «le différentiel ou la marge traders.»
Le prix du pétrole est composé d’un fixe, dénommé Fob Med ou Platt’s, que le marché mondial du pétrole met en place. Sur ce fixe, les traders mettent un différentiel, un bénéfice, qui est parfois de quelques centimes multipliés par le tonnage du produit. Tous les traders sérieux et sincères savent, et vous diront, que le pétrole brut n’a pas beaucoup de marge de bénéfice. Son importation, son traitement et sa mise sur le marché coûtent très cher à la Sar. Ils ne lui donnent entre Fob Med+30, 50 ou au plus 100 dollars US.
Lorsque la Sar importe et vend des produits finis comme le butane, par exemple, elle ne raffine pas. Elle ne paie pas de gros frais pour faire travailler «la nombreuse et sous qualifiée main-d’œuvre sénégalaise» qui chaque jour squatte les alentours de l’usine à la recherche d’un emploi journalier. En plus de cette aubaine, avec cette politique, elle n’a pas à faire face à des employés qui se plaignent toujours de leurs misérables conditions de vie, et à être obligée de gérer des syndicats jamais satisfaits et friands de micros de journalistes pour ameuter l’opinion.
Quand la Sar ne fait que du butane, elle se la coule douce et renfloue ses caisses et enrichit ses actionnaires. Elle ne fait pas travailler des employés dans ses polluantes usines dont l’entretien lui coûte cher. Lorsqu’elle n’a que le butane, elle peut vendre son produit sur le marché national et international avec, parfois, une marge de bénéfice de 144 dollars US la tonne. Interpellé sur cette question dans les halls de l’hôtel Georges V de Paris, un officiel de TotalFinaElf m’avait répondu : « Que voulez-vous ? À notre place que feriez vous ? Vous emmerder à importer, raffiner cette saleté de brut qui ne rapporte rien ? Ou bien vendre le produit le plus rentable et le moins salissant ?»
Qui dit mieux ? Il n’avait pas tort. À sa place je ferais certainement pareil. Le prix du baril de pétrole brut, à cette période de l’année 2006, était en croissance libre et sa maîtrise paraissait illusoire.
Et en plus de tous ces bienfaits qui font l’éloge du butane, le produit est la seule marchandise au monde, plus rentable que la cocaïne et l’héroïne, capable d’enrichir son homme et en toute légalité, même si son mode d’écoulement est parfois entouré par une illégalité totale. Cette nébuleuse a été mise en évidence par un agent de renseignements rencontré en avril 2007. Et voici quelques traits saillants de son rapport : « sur les dix millions cinq cent mille bonbonnes sorties chaque mois de la Sar et déclarées à l’État, la moitié est vendue hors du pays.
Le mode opératoire est simple et très efficace. Avec la volonté de l’État de subventionner le gaz, le distributeur présente le bon de sortie et encaisse 1250F par bonbonne. Mais, au lieu de distribuer toutes ces bonbonnes au Sénégal, une bonne partie est exportée et vendue dans les pays limitrophes comme la Gambie, le Mali et la Guinée-Bissau à 3000F. Si, par exemple, cinq millions deux cent cinquante mille bonbonnes qui représentent la moitié de la consommation mensuelle du Sénégal sont vendues à Banjul, le distributeur reçoit 4250 F par unité. Faites le calcul, et vous verrez la fortune amassée par ces gens!»
Cette nébuleuse a existé sous le régime du parti socialiste. Mais, c’est sous le règne de Wade qu’elle a atteint des proportions inquiétantes et les services de Renseignements, ceux de la Douane et tous les chefs de postes de sécurité à la frontière étaient au courant, mais personne n’a jamais levé le petit doigt pour le dénoncer. Pendant les six années de l’Alternoce, au moment où à Dakar et à l’intérieur du pays le gaz devenait une denrée rare, à Kayes, Bissau et à Banjul les ménagères utilisaient des bonbonnes subventionnées par les Sénégalais.
Le ministre de l’Energie d’alors, Me Madické Niang, le savait et à propos, il disait : « c’est pour mettre un terme à cette fraude que l’État a décidé d’enlever la subvention sur la bouteille de 6kg. Il est inconcevable que les Sénégalais payent des subventions et que des distributeurs véreux fassent de la fraude là-dessus.»
Le préjudice au détriment du trésor public est énorme et aucune étude, aucune enquête judiciaire, n’a été commanditée pour situer les responsabilités et châtier les coupables. Une fois de plus, ce sont les consommateurs qui payent la faute des autres. Maintenant, la subvention de l’État ne viendra plus.
Shut!!!!!!!!!!!!!!! on est en afrique.
golo bey baboune doundé