La famille Diallo est dans le désarroi et elle est à la recherche de l’une des siennes. Depuis plusieurs mois, les parents sont sans nouvelle d’une mère de 5 enfants et militante engagée pour le triomphe de l’ambitieux projet d’Ousmane Sonko : libérer le Sénégal. Consciente qu’elle était dans la ligne de mire des partisans du pouvoir et surveillée par la police, comme du lait sur le feu, elle aurait décidé de disparaitre sans laisser de traces. Si pour certains elle serait hors du pays, certainement disparue dans les profondeurs de l’océan Atlantique, en Europe ou avec la cohorte de sénégalais entrée aux Usa par le Nicaragua, espérant échapper aux violences de l’État APR, pour d’autres, “sa disparition n’est pas anodine au vu de l’exécrable atmosphère sociopolitique du moment.“
C’est en janvier2019, au lendemain de la publication du livre intitulé “Solution pour un Sénégal nouveau” que le loup politique est entré dans la calme bergerie de la famille Diallo, à Tivaouane Peulh. Au préalable, le couple de commerçants vivait tranquillement avec ses 5 enfants. Soudain, comme pour une nouvelle religion, des évangélistes -des conscientiseurs- ont fait leur apparition dans leur quartier. Ils ont étaient venus vendre le livre d’un homme politique nouveau dénommé Ousmane Sonko. “Et, dès qu’elle a lu le livre «Solution» de Sonko, elle a adhéré au projet de PASTEF.” En faisant ce choix, M.D Diallo venait de se ranger du «mauvais côté» de la citoyenneté tel que l’entend l’APR, l’État parti du président Macky Sall.
“Elle a matérialisé son adhésion au parti PASTEF du président Ousmane Sonko au niveau de la base de Keur Massar. C’était par conviction au regard de la pertinence du programme de société du premier responsable du parti, Ousmane Sonko.” A en croire ses proches qui se sont confiés à Kéwoulo, “sa démarche au sein du parti Les Patriotes consistait notamment à procéder à la massification, la mobilisation et l’organisation de collectes de fonds devant favoriser le bon fonctionnement de sa formation politique.” Pour cette militante de la dernière heure, rater l’occasion de faire élire Ousmane Sonko à la magistrature suprême, serait une haute trahison pour sa génération et celle à venir. Depuis lors, comme une apôtre, elle a décidé de se consacrer à la prêche de la bonne parole et à rêver d’un pays où la lutte contre la mauvaise gouvernance deviendrait une réalité. Parce que, son leader, Ousmane Sonko leur a toujours dit que “son mandat sera placé sous le sceau de la lutte contre les arrestations arbitraires d’opposants politiques; agira pour la libération des détenus politiques et la fin d’une politique basée sur l’élimination des potentiels opposants.” Tous ces maux qui ont marqué le règne de Macky Sall.”
Avant d’atteindre cet objectif, les militantes et partisans d’Ousmane Sonko ont dû payer un prix très fort. Et continuent de subir toutes sortes de violences. Avant que M. D Diallo ne subisse les coups du pouvoir APR, Mariama Sagna et tant d’autres femmes ont souffert le martyr avant d’y laisser la vie, pour cette dernière nommée. Dans ce registre, longue est la liste des personnes mortes pour avoir osé dire non à la volonté de Macky Sall de barrer la route de la présidence de la République au PASTEF et à son leader, Ousmane Sonko. Plus de 60 personnes ont été tué par balles et par armes blanches dont François Mankabou en garde à vue, plusieurs dizaines de jeunes ont disparu, des dizaines de partisans ont été blessés, des milliers de personnes sont sorties du pays dont, pour certains, les familles n’ont plus aucune nouvelle. En ce qui concerne M.D Diallo, “c’est lors du discours patriotique d’Ousmane Sonko à l’occasion du Méga meeting qui avait rassemblé plus de cinquante mille personnes au stade municipal de Keur Massar village, avant l’arrivée du leader de PASTEF Les Patriotes, que le ciel lui est tombé sur la tête.”
Elle a été arrêtée par les gendarmes et amenée à la brigade de Keur Massar où elle a trouvé plusieurs autres jeunes de PASTEF, ainsi que Mouhamed Bilal Diatta maire de Keur Massar, et responsable de PASTEF Keur Massar.” A en croire des informations obtenues par Kéwoulo auprès de ses proches, “ils ont été accusés d’avoir organisé d’une manifestation illégale et d’avoir troublé l’ordre public.” Bien qu’arrêtée par les gendarmes, elle aura la chance de se voir remis en liberté après une nuit passée à la gendarmerie suite à de nombreuses interventions et négociations.
Bien que remise en liberté, la militante de l’opposition dite «radicale» n’a, pour autant, pas cessé d’intéresser les fonctionnaires décidés à lui faire payer son activisme. Lors du procès d’Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang et après les affrontements qui ont suivi le barrage du leader de PASTEF, la jeune mère de famille a une fois encore été arrêtée et conduit dans un commissariat de police. Racontant la mésaventure qui a conduit leur proche à vouloir rompre tout lien avec le Sénégal, des proches de M. D soutiennent que “elle a été victime de violence physiques et morales et même d’un viol répété.” Par qui? Mystère. Entre nervis et policiers en civil, les sénégalais ayant du mal à faire le distinguo en ces temps de répression légalisée. Conduite dans un endroit non identifié jusque-là par ses proches, la jeune activiste aurait été libérée deux jours plus tard grâce aux interventions de dignitaires Mourides et Layennes, avec l’engagement ferme qu’elle ne participerait plus à des manifestations“.
C’est à cause de toutes ces souffrances et maltraitances vécus dans un État dit de droit que M.D Diallo a décidé de partir définitivement du Sénégal. Parce que, “vu les menaces qu’elle a reçues et les maltraitances reçus par les partisans du parti au pouvoir comme des fonctionnaires de police, des violence physiques endurées; verbale et morales faites à son encontre et ainsi qu’à l’encontre de sa famille, la militante du parti d’Ousmane Sonko a cru que tous ces éléments réunis constituent d’évidents risques pour sa sécurité et celle de ses enfants. A tout cela, s’est ajouté le fait que mon mari aussi a été mis en prison pendant trois mois, sans jugement et accusé de participation à une manifestation non autorisée.” Dépitée par tous ces harcèlement et décidée à sauver sa peau puisqu’elle croit faire l’objet d’un acharnement des autorités, M. D Diallo, accompagnée de son dernier enfant, a décidé de disparaitre sans laisser d’adresse. Tout porte à croire qu’elle a traversé les frontières sénégalaises. Derrière elle, un mari et quatre enfants s’interrogent désormais sur son devenir…
