Depuis quelques mois, tous les chemins mènent à la pouponnière Lamine Coulibaly de Bongre.
Tout politicien en quête de visibilité y va avec ses quelques paquets de couches, ses quelques sachets de lait, se faisant photographier et diffuser en direct sur les radios de la place . Le vacarme que vous y provoquer est elle à la hauteur des miettes que vous y laisser ? Si votre geste est désintéressé, pourquoi tant de médiatisation? La pérennisation de cette aide ne passe -t- elle par son institutionnalisation?
Le Samedi passé, c’était au tour du mouvement KREM 2019 de verser dans ce même sillage, des hordes de militants aperistes déversés par des automobiles, des laudateurs armés de megaphones qui chantaient des louanges à tue-tête dérangeant ainsi la quiétude des âmes innocentes qui y vivent, les réveillant même de leur sommeil matinal pour immortaliser des poses à partager sur les réseaux sociaux.
Comme le ridicule ne tue pas, la plupart des promesses tenues par les hommes politiques sur ce lieu sont rangées aux oubliettes, une fois que les caméras et micros sont éteints. Ainsi pour s’acheter une conscience, nos politiques qui n’ont posé aucun acte dans le sens de l’institutionnalisation des aides et assistance aux orphelinats et pouponnières, jouent aux pompiers, alors qu’ils sont les vrais pyromanes. Dans tous les états organisés du monde, l’assistance due à ces jeunes âmes innocentes, abandonnées, est organisée voire budgetisee.
Au Sénégal, on aime cultiver le voyeurisme, et on le fait malheureusement avec les deniers publics détournés. Pourtant de nombreux donateurs sénégalais ou même étrangers interviennent à la pouponnière Lamine Coulibaly depuis des années, sans tambours ni trompettes. La preuve est que c’est le départ d’une association européenne, qui prenait totalement en charge la pouponnière, qui a engendré les nombreuses difficultés vécues maintenant par l’institution.
Donc, depuis belle lurette des philanthropes désintéressés ont entretenu les enfants désoeuvrés dans l’anonymat total. Messieurs les politiciens comme vous n’avez pas de coeur, comme vous avez vendu vos âmes aux délices des postes et promotions, ne souillez pas l’innocence de ces enfants deja éprouvés par la vie, ces enfants qui sont venus au monde, délaissés, sans pères ni mères.
