C’est avec une profonde émotion, de respect, d’admiration, de reconnaissance à l’élu du peuple, bien sûr, mais d’abord et surtout à l’Homme, que la Délégation des Sénégalais de l’Extérieur APR France ainsi que l’ensemble de nos concitoyens de la diaspora, saluons la mémoire de l‘ancien Ministre d’Etat Djibo Leyti Kâ, qui vient de quitter ce monde où il s’est glorieusement illustré et le Sénégal qu’il a si bien servi !
Par ses qualités éminentes le défunt Ministre d’Etat s’était attiré l’estime de tous ceux qui l’ont connu au cours de sa longue carrière en ce pays et la mienne lui fut, dès l’abord, acquise. Avec lui disparaît un élu de la Nation comme seule la République sait les forger. Un homme respectueux des autres et attentif à eux ; une personnalité toujours accessible, disponible et très soucieux de servir son pays.
Chacun sait qu’il connaissait trop en effet les aléas de la vie politique, pour ne pas la considérer avec une sagesse qu’il nous faut méditer. Il refusait obstinément d’y voir un métier ou une carrière, il la regardait comme une forme élevée du service de nos concitoyens.
Aujourd’hui, c’est dans la tristesse que nous sommes réunis.
Tristesse pour vous, bien sûr, ses parents et son épouse, d’avoir perdu soudainement un fils et un compagnon admiré et aimé. Tristesse pour vous, aussi, ses camarades et collègues, d’avoir perdu un ami proche, et particulièrement pour le Président Macky Sall qui l’appréciait beaucoup. Tristesse, enfin, pour notre pays, d’avoir perdu l’un de ses très dévoués serviteurs.
Nous entourons tous votre famille de notre douloureuse sympathie et nous partageons son immense chagrin… Puissent ces condoléances profondément attristées lui être bien apaisantes, dans sa douloureuse épreuve. Certes, les mots sont impuissants devant cette poignante fin, car à chaque fois c’est un déchirement à nul autre pareil.
La mort n’est pas un anéantissement. La mort est une nécessité de la vie. Elle est dans la vie elle-même. Elle doit être vécue comme le point de départ d’une transformation, la transformation ultime. Notre espérance doit venir du fait que ce qui a été perdu doit se retrouver. La mort, aussi cruelle soit-elle vue par nos yeux humains aux faibles lumières, est liée à la renaissance.
«Vivre, c’est naître sans cesse. La mort n’est qu’une ultime naissance», écrivait Marcel Jouhandeau… A l’unisson de la poétesse, nous pouvons affirmer que «les larmes sont parfois une réponse inappropriée à la mort. Quand une vie a été vécue vraiment honnêtement, vraiment avec succès, ou simplement vraiment, la meilleure réponse à la ponctuation finale de la mort est un sourire».
Qu’il me soit permis, pour clore ma réverbération, une dernière citation.
« Puisque tout recommence toujours », écrivait le Général de Gaulle, «ce que j’ai fait sera, tôt ou tard, une source d’ardeur nouvelle, après que j’aurai disparu. »
J’ai la conviction profonde que votre action vous survivra, que les valeurs que vous avez portées et défendues se transmettront. Vous nous avez quittés frère Djibo Kâ, mais votre souvenir ne nous quittera pas. J’adresse à votre famille un témoignage d’affection, et j’énonce à vos enfants qu’ils peuvent être très fiers de porter votre nom. Notre estime et notre gratitude vous sont à jamais acquises.
Lorsqu’un grand nous quitte – et vous fûtes grand – les petits regards qu’on a pu jeter sur lui de son vivant s’éloignent, en s’évaporant et cèdent la place à un autre regard plus large, juste, vaste, plus incisif, un regard qui enfin rend justice à la somme de toute une vie.
Son Excellence Monsieur Cheickh Sadibou DIALLO
Conseiller Spécial du Président de l’APR
Administrateur de la DSE APR France
