C’est un soulagement pour les ONG polonaises de défense des droits humains. Trois militantes ont été acquittées ce mardi 2 mars par la justice. Elles étaient accusées « d’offense aux convictions religieuses » pour avoir collé des affiches de la Vierge auréolée des couleurs arcs-en-ciel. Un procès dans un pays où la communauté LGBT dénonce des attaques régulières à son égard.
Pour le tribunal de la ville de Plock, les trois militantes n’ont voulu offenser personne, mais simplement attirer l’attention sur les discriminations que subit la communauté LGBT dans le pays. Un jugement vécu comme un soulagement et une victoire pour les trois militantes mises en cause. Elles risquaient jusqu’à deux ans de prison pour « offense aux convictions religieuses ». Elles avaient expliqué lors du procès avoir agi en réponse à une installation de l’église de la ville, jugée homophobe.
« Cet acquittement montre que ce procès n’était rien d’autre qu’une tactique d’intimidation des autorités polonaises », a réagi l’organisation Amnesty International. Des autorités accusées d’utiliser une rhétorique anti-LGBT : le président Andrjez Duda a par exemple dénoncé l’an dernier une « idéologie plus destructrice que le communisme », pendant la campagne présidentielle.
« Zones libres de l’idéologie LGBT »
De quoi inquiéter le Conseil de l’Europe qui a pointé du doigt en décembre « l’augmentation tangible de discours homophobes par des représentants des pouvoirs publics », et s’est dit choqué par l’instauration de « zones libres de l’idéologie LGBT » dans des dizaines de municipalités du pays.
