L’économiste et ancien ministre de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques du Togo, Kako Nubukpo, apparait comme une éternelle victime de ses positions anti-CFA. Habitué des sorties virulentes contre cette monnaie, M. Nubukpo a été limogé «de manière brutale» mardi de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) suite à une tribune «sur Macron et le CFA» publié le 29 novembre dernier dans le Monde Afrique. Des médias rapportent que l’économiste est limogé en violation flagrante des procédures.
Victime de sa langue un peu trop pendue, vipérine et serpentine, l’ancien ministre togolais a été, une nouvelle fois, victime des réseaux france-africains. Il était jusqu’ici directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’OIF.
Selon plusieurs médias, il aurait été limogé à causes des pressions politiques consécutives à un texte publié le 29 novembre sur le ste du monde Afrique intitulé «Franc CFA : les propos de M. Macron sont “déshonorants pour les dirigeants africains». Le président ivoirien serait au cœur de la manœuvre. Et ce n’est donc pas son premier coût d’essai pour cet économiste anti CFA qui a copublié avec un autre intellectuel un livre contre le CFA.
Dans cette contribution qui lui vaut son licenciement, l’ancien ministre togolais, dénonce l’imprécision et la caricature que fait Emmanuel Macron sur franc CFA. Dans la foulée, l’OIF convoque immédiatement l’économiste pour une mise au point. « Une mesure disciplinaire » qui se justifie par l’ « incapacité à respecter son devoir de réserve »
Est-ce un plan dûment planifié et muri pour en finir avec ce chercheur en économie? On ne saurait répondre avec précision. Mais lors de la dernière Assemblée générale des Nations Unies à New York, Alassane Ouattara avait relève-t-on, interpelé la patronne de l’OIF pour lui demander pourquoi Kako Nubukko est resté en poste en dépit de ses prises de positions sur le franc CFA. C’était en présence des délégations ivoirienne et de l’organisation internationale de la francophonie.
Le président ivoirien l’avait interpellé à New York en marge de l’AG de l’ONU en septembre dernier, en présence des deux délégations, celle de la Côte d’Ivoire et celle de l’OIF.
Selon Financial Afrique, la Secrétaire générale de l’OIF, Michaëlle Jean, aurait expliqué que le Président ivoirien Alassane Ouattara s ‘était plaint officiellement du cas Kako Nubukpo. Alors que le chercheur togolais pour sa part, estime être en droit de s’exprimer sur la question parce que « la monnaie faisant partie de l’économie ».
Prié vraisemblablement de démissionner de son poste, l’économiste s’y est opposé. Constatant le viol de toutes les règles élémentaires du licenciement, et suite à son refus de démissionner pour des questions de principe, Kako Nubukpo a vu son licenciement commué en “suspension de fonctions à titre conservatoire”, explique Financial Afrique.
Son salaire a été suspendu. Du matériel du travail retiré, notamment, les ordinateurs et mails, note la même source. Mais, le togolais n’a pas dit son dernier mot. Kako Nubukpo a désigné un avocat pour aller en contentieux. La mention “protestations des Chefs d’Etats” figure explicitement dans la notification remise mardi à Kako Nubukpo, rapporte les médias.
Manifestement Alassane Ouattara est décidé à mener la vie dure à cette économiste. Pour rappel, le président ivoirien avait avoué lui-même au chercheur qu’il a saisi son pays pour qu’il soit relevé de ses fonctions à cause de ses prises de fonction. Une demande bien exécutée par Faure Gnassingbé. Mais voici qu’une nouvelle fois, le même président va encore exercer les même pressions sur une institution internationale qui est le machin de la France.
Les nombreuses prises de position de l’économiste togolais dérangent aussi bien plus haut niveau tant à Bercy que dans les palais africain.
La Secrétaire Générale de la Francophonie et l’Administrateur de l’OIF ont mis fin aux fonctions de M. Nubukpo, mardi, «de manière brutale», indique une source, suite à une tribune «sur M. Macron et le FCFA», publiée la semaine dernière. Le reproche est souligné dans la notification qui a été remise à l’économiste togolais.
Kako Nubupko est un homme politique et macroéconomiste togolais, quand il s’agit de défendre une monnaie africaine contre le franc CFA, il ne prend aucune précaution. Le couronnement de ses positions anti Cfa, c’est la co-écrtiture d’un livre contre cette monnaie. Il est l’un des auteurs de « Sortir l’Afrique de la servitude monétaire – A qui profite le franc CFA ? » paru aux éditions La Dispute.
