Le Sénégal, pays réputé pour sa stabilité et sa cohésion sociale, a traversé des moments d’une rare violence au cours des dernières années, en grande partie en raison de la crise politique et institutionnelle qui a marqué la fin du régime de Macky Sall. Cette période sombre a laissé des cicatrices profondes dans le cœur de nombreuses familles sénégalaises, marquées par des pertes humaines, des disparitions, des emprisonnements arbitraires, et des vies brisées.
En 2024, l’ancien président Macky Sall a fait voter une loi d’amnistie, un acte qui, selon beaucoup, vise à protéger ceux qui ont abusé de leur pouvoir pour réprimer violemment la population. Cette loi doit être abrogée sans délai. Pourquoi ? Parce que les Sénégalais ont droit à la vérité, et surtout à la justice.
Les victimes des événements tragiques survenus entre janvier 2021 et février 2024 méritent que lumière soit faite sur ce qui s’est réellement passé. Il est inconcevable que dans un pays comme le Sénégal, où la paix et la solidarité sont des valeurs cardinales, la violence, la haine, et la répression soient utilisées pour préserver ou conquérir le pouvoir.
Les familles endeuillées, les personnes blessées, et celles qui ont perdu leur emploi à cause de cette crise attendent une reconnaissance officielle de leur souffrance, mais aussi des réparations concrètes. Il est impératif que le nouveau gouvernement prenne ses responsabilités en annulant cette loi d’amnistie et en lançant une enquête exhaustive sur les exactions commises durant cette période.
Le Sénégal ne peut et ne doit pas tourner la page sans que justice soit rendue. Les victimes doivent être indemnisées, les blessés encore en traitement pris en charge, et ceux qui ont perdu leur emploi réintégrés. Il est également essentiel que les responsables de ces violences, qu’ils soient du côté de l’ancien régime (opposition actuelle) ou de l’opposition d’alors (gouvernement actuel), soient tenus pour responsables de leurs actes. C’est seulement en rendant justice que nous pourrons éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir.
Il est vrai que la violence qui a secoué notre pays découle en partie des abus de pouvoir de Macky Sall et de ses acolytes, qui n’ont pas hésité à utiliser la force pour museler l’opposition. Mais il est tout aussi vrai que l’appel à la résistance lancé par Ousmane Sonko, aujourd’hui Premier ministre, et ses partisans a également contribué à cette escalade tragique. Cette double responsabilité doit être reconnue pour que les leçons soient tirées et que la paix soit durablement préservée au Sénégal.
Les Sénégalais, dans leur grande majorité, aspirent à un avenir de paix, de justice et de prospérité. Il est de la responsabilité du nouveau gouvernement d’écouter cette aspiration, d’agir avec fermeté et transparence, et de réparer les torts causés par des politiciens irresponsables qui ont trop souvent mis leurs intérêts personnels au-dessus de ceux de la nation.
Le Sénégal est un et indivisible. Notre pays, où les liens familiaux sont si étroits que chacun se sent lié à l’autre, ne peut supporter davantage de violence. Nous devons tous œuvrer pour reconstruire notre nation sur des bases solides de justice, de vérité, et de réconciliation. Pour cela, l’abrogation de la loi d’amnistie de Macky Sall est un premier pas incontournable. Le temps presse, et le devoir du gouvernement est de répondre rapidement et efficacement à cette attente légitime du peuple sénégalais.
Ndiawar Diop
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