La journaliste Oumy NDOUR a présenté à la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE) un mémorandum au nom de milliers d’abonnés de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une augmentation abusive des factures d’électricité.
Elle a déclaré : « En l’espace de deux semaines, j’ai recueilli des centaines de témoignages de clients de la Senelec démontrant de manière concrète, avec des preuves de factures à l’appui, cette augmentation vertigineuse du coût de l’électricité dans notre pays ». À ce jour, 42 000 personnes ont signé la pétition. Oumy NDOUR a souligné que « cette hausse injustifiée exerce une pression financière insoutenable sur les ménages, les entrepreneurs et les grandes entreprises déjà fortement touchés par la pandémie de Covid-19 et les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine ».
Elle a exprimé son indignation envers les tarifs annoncés par la Senelec en janvier 2023, en précisant que ceux-ci ne peuvent pas expliquer à eux seuls l’augmentation considérable observée sur les dernières factures. Le mémorandum remis à la CRSE comprend 10 demandes. Les signataires, dont Oumy NDOUR, réclame un moratoire sur les paiements des factures des bimestres de juillet-août et août-septembre, ainsi qu’une révision de toutes les factures présentant une augmentation démesurée et non justifiée.
Ils exigent de la Senelec une tarification plus transparente pour le système de prépaiement de l’électricité, appelé « Woyofal », ainsi qu’une facturation post paiement plus claire. Ils ont également mentionné la possibilité que le régulateur mène des enquêtes. Les auteurs du mémorandum demandent également à la Société nationale d’électricité du Sénégal d’augmenter la tranche sociale de 150 à 250 kilowatts, de réaliser un audit du système de prépaiement Woyofal (y compris les coûts et les compteurs), de mettre en place un mécanisme d’annulation de transactions sur la plateforme Woyofal et de donner aux clients la possibilité de choisir entre le prépaiement et le post paiement.
Parmi les revendications figurant dans le mémorandum, on trouve le respect des données personnelles des clients, l’amélioration du service client de la Senelec et la mise en place d’une plateforme permettant aux clients de suivre leur consommation et de connaître le montant de leur facture, au lieu de dépendre de la distribution physique de celle-ci. Le président de la CRSE, Ibrahima NIANE, s’est félicité de l’initiative d’Oumy NDOUR et des autres signataires du mémorandum. La Commission de régulation du secteur de l’énergie répondra aux auteurs de cette initiative la semaine prochaine, a-t-il assuré.
Il a noté que certaines des revendications relèvent de la CRSE, tandis que d’autres incombent au gouvernement ou à la Senelec. En ce qui concerne les plaintes et les réclamations déjà soumises à la Senelec, si les usagers ne sont pas satisfaits après leur examen, la commission peut s’autosaisir, a expliqué Ibrahima NIANE. Selon lui, les dirigeants de la Société nationale d’électricité du Sénégal seront convoqués devant ceux de la CRSE le mardi suivant pour expliquer le mémorandum remis au régulateur. Il n’a pas exclu la possibilité que le régulateur mène des enquêtes sur cette question dans le but de formuler des propositions et des recommandations à la société de distribution d’électricité et à ses abonnés.
