Assemblée nationale injure d’une institution contre une juridiction. C’est acté les députés de la quatrième législature ont adopté avec une majorité absolue la résolution n°01/2024 relative à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour élucider sur le cas de corruption déclaré de certains juges du conseil constitutionnel par le parti démocratique sénégalais.
C’est au lendemain de la publication de la liste définitive des candidats admis à participer à l’élection présidentielle du 25 février 2024, que les partisans de Karim Meissa Wade se sont sentis lésés par rapport à l’invalidation de sa candidature. Frustré, le Parti Démocratique Sénégalais traite les juges Cheikh Ndiaye et Cheikh Tidiane Coulibaly de corrompus. Pour les libéraux, Amadou Ba Premier ministre du régime de Macky Sall, serait derrière ce financement mal sain des magistrats.
Même si le juge Cheikh Ndiaye a porté plainte contre les auteurs de cette accusation qu’il qualifie diffamatoire, les députés du groupe parlementaire Liberté Démocrate et Changement ont pour leur part saisi le Président Amadou Mane Diop d’un recours parlementaire.
La grande satisfaction des libéraux est l’installation du bureau de ladite commission d’enquête et réclament aujourd’hui le report de l’élection présidentielle. Les vieux amis se retrouvent et défendent ensemble le report de l’élection. Si les députés libéraux le disent à haute voix, les députés de Benno Bokk Yakaar défendent cette thèse à voix basse.
La bénédiction de la résolution de la commission d’enquête parlementaire des députés de la mouvance présidentielle se justifie tout simplement de la participation inattendue d’un candidat du parti PASTEF dissous.
Surtout en cette période où le vent de ralliement semble être favorable au candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye emprisonné depuis le mois d’avril 2023. Si le parti PDS et ses députés obtiennent le renvoi de l’élection présidentielle du 25 février, la porte de la contestation permanente des décisions du conseil constitutionnel sera ainsi ouverte à tout candidat et chaque publication d’une liste des candidats à l’élection présidentielle. Aucune élection présidentielle ne sera ainsi organisée le prétexte de report sera donné à tout candidat malheureux.
Ce précédent dangereux est à éviter. Le parti au pouvoir doit se battre pour que leur candidat obtient la confiance des populations et ne pas se lancer dans cette campagne de diabolisation de leur candidat accusé de corrupteur. La validation de la candidature inattendue de Bassirou Diomaye Diakhar Faye a installé une peur bleue du côté du pouvoir.
Cette inquiétude est de perdre le pouvoir face à l’opposition radicale dont le leader, ses cadres et militants croupissent en prison.
