Dans une interview accordée au “Figaro”, l’ancien chef d’État-major des armées de France, François Lecointre, a laissé entendre que l’Europe devra un jour se décider « à agir comme une entité politique » pour aller « défendre ses intérêts (en Afrique), y compris par le moyen de l’engagement de ses armées ».
En effet pour le haut gradé, il serait inconscient pour le vieux continent d’avoir à ses « portes (une Afrique qui est en train de) s’enfoncer dans la destruction des appareils d’État, dans une forme de chaos, de guerre civile dans beaucoup de pays, dans des difficultés qui sont liées aux évolutions climatiques, qui sont encore plus dramatiques sur des populations africaines vulnérables… ». Elle (l’Europe) n’en sortira pas indemne, a assuré M. Lecointre.
« Vous avez dû entendre ces derniers jours certains généraux ailleurs… »
Les propos de l’ex-chef d’État-major des armées de France n’ont pas échappé au président de la transition burkinabé Ibrahim Traoré. Alors qu’il s’adressait récemment aux soldats de la région des Cascades, le putschiste a fait allusion à ces déclarations de M. Lecointre sans le nommer.
« C’est une guerre de décolonisation (qu’on mène). Et vous avez dû entendre ces derniers jours certains généraux ailleurs qui ont fait comprendre qu’il faut qu’ils viennent avec leurs armées, nous recoloniser. Eh bien, préparez-vous à une guerre de haute intensité. Soit ils viendront eux-mêmes, soit ils passeront par leurs valets locaux qui sont ici pour essayer de troubler notre quiétude. Quiconque, je dis bien, quiconque, que ce soit des terroristes ou toute autre armée, qui doit venir troubler notre quiétude, nous devons nous préparer à les accueillir sur le long terme et intensément », a déclaré le capitaine Traoré.
Inutile de rappeler que le putschiste est un souverainiste. Dès son arrivée au pouvoir par la force en 2022, il a chassé l’armée française qui était présente dans le pays depuis plusieurs années.
