Le “camp Geille”, plus grande installation militaire française au Sénégal, ainsi que l’escale aéronautique militaire située à l’aéroport de Dakar, seront officiellement restitués à l’État sénégalais ce 17 juillet 2025, lors d’une cérémonie organisée dans la capitale. L’événement se déroulera en présence du chef d’état-major des armées sénégalaises, le général Mbaye Cissé, et du général Pascal Ianni, responsable du commandement de l’armée française pour l’Afrique.
Ce jour marque la fin officielle des Éléments Français au Sénégal (EFS), composés jusqu’ici d’environ 350 militaires français, principalement chargés d’activités de partenariat militaire avec les forces armées sénégalaises. Le retrait progressif avait débuté en mars dernier, avec la restitution de plusieurs infrastructures militaires françaises.
Le camp Geille, situé dans le quartier de Ouakam à Dakar, abritait jusqu’ici le poste de commandement de l’état-major interarmées et l’unité de coopération régionale française.
Depuis avril 2024, les nouvelles autorités sénégalaises ont affiché la volonté d’établir une relation avec la France fondée sur l’égalité et la souveraineté retrouvée. Le président Bassirou Diomaye Faye, élu sur la base d’un programme de rupture, avait annoncé en novembre 2024 la fin, en 2025, de toute présence militaire étrangère sur le sol national.
« Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain. Et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires étrangères », avait déclaré le chef de l’État, tout en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une rupture avec la France mais d’une volonté d’installer un partenariat rénové.
La présence militaire française au Sénégal remonte à 1960, avec des accords de défense bilatéraux qui ont évolué au fil des décennies. Entre 1960 et 1974, Paris assurait un appui à la construction des forces armées sénégalaises. En 1974, les Forces Françaises du Cap-Vert (FFCV) sont créées, avant d’être remplacées en 2011 par les Éléments Français au Sénégal (EFS), dont la mission se limitait à la formation et à la coopération, sans unité combattante permanente.
En 2012, un traité de partenariat militaire redéfinit les bases de la coopération : depuis cette date, la défense de l’intégrité territoriale sénégalaise repose exclusivement sur les forces armées sénégalaises.
Contrairement à d’autres départs forcés dans des pays sahéliens marqués par des coups d’État militaires, le retrait français du Sénégal s’est fait dans un climat de concertation. Il intervient toutefois dans un contexte de méfiance croissante envers la France en Afrique, amplifiée par le sentiment anti-français dans plusieurs pays de la région.
Depuis 2022, Paris a mis fin à sa présence militaire permanente au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, et au Gabon – où la base française a été transformée en camp partagé avec les forces gabonaises, essentiellement dédié à la formation.
La France conserve encore une base stratégique à Djibouti, qui regroupe environ 1 500 militaires et que Paris souhaite utiliser comme point de projection pour ses opérations en Afrique.









































