Affaire Mangara: L’ultime témoignage que je dois à mes lecteurs

Un dernier article. Une dernière chronique consacrée à une affaire qui m’a tellement tenue à coeur que les plus fidèles de mes amis ont commencé à s’inquiéter. Pas pour moi, puisqu’ils me connaissent véridique. Mais pour le groupe Kewoulo qui a d’autres enquêtes à mener et qui, malgré son calendrier et ses nombreux projets d’investigations, reste engagé, à fond, dans ce combat pour l’éclatement de la vérité. Pour l’honneur piétiné d’une épouse, d’une mère.

“Malencontreusement”, ont cru certains, en attirant l’attention de l’opinion sur ce complot ourdi, j’ai porté préjudice à une autre épouse, une autre mère de famille. La charte du Mandé, qui est mon livre de chevet, m’a appris que “toute vie (humaine) est une vie. Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie. Mais une vie n’est pas plus “ancienne”, plus respectable qu’une autre vie. De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie.”

En montrant l’immoralité du journaliste Mamadou Ndiaye, en apportant mon témoignage sur ce qui s’est passé lors du Bercy 2010, il parait que j’ai porté préjudice à une autre personne. Ce n’était pas mon objectif.

En disant la vérité, j’ai causé du tort à autrui. J’ai enfreint l’article 1 de la charte du Mandé. Et porté un coup à cet adage africain qui veut que “un mensonge qui noue les relations et supérieur à la vérité qui les défait”. Et pour ces entorses aux valeurs africaines, nous demandons pardon à tous ceux qui se sont sentis offensés, blessés et harcelés par les révélations de “Kewoulo Investigations”. Ce n’était pas mon ambition.

Héritier de l’Almamy Samory Touré, j’ai grandi avec l’hymne du Wassoulou. Et en berceuse, une de mes grand-mères, Adama, l’une des fille de Morydiang Diabaté l’unique griot et compagnon pour l’éternité de mon ancêtre, m’a toujours chanté l’hymne du Wassoulou. Plus que tout, elle est mon hymne et mon héritage que je dois transmettre à ma postérité.

«Si tu ne peux organiser, diriger et défendre le pays de tes pères, fais appel aux hommes plus valeureux. Si tu ne peux dire la vérité, en tout lieu et en tout temps, fais appel aux hommes plus courageux. Si tu ne peux exprimer courageusement tes pensées, donne la parole aux griots. Si tu ne peux être impartial, cède le trône aux hommes justes. Si tu ne peux protéger le peuple et braver l’ennemi, donne ton sabre de guerre aux femmes, qui t’indiqueront le chemin de l’honneur. Oh Fama ! Le peuple te fait confiance, il te fait confiance parce que tu incarnes ses vertus. »

Voila l’appel qui a fait que je n’ai pas pu rester sourd à la détresse de Ndèye Maty Fall face à la machine diabolique mise en branle par des voyous du net. C’est plus fort que moi. Je me mêle toujours de ce qui, au début, parait ne pas me concerner. Mais qui, au finish, me concerne directement.

Parce que quand on est Noir et que, dans la rue, on entend “sale juif”, Aimé Césaire voudrait qu’on presse le pas, parce que après le juif, ce sera “sale nègre.” C’est plus fort que moi,  quand je sens une injustice, qu’elle soit commise à Podor ou à Effock, sur une femme ou sur un homme, un enfant ou un adulte, ça me concerne directement.

Et je ferai mon devoir de me battre pour l’éclatement de la vérité. Sans chercher à nuire à quiconque. Si quelqu’un s’et senti lésé par mes écrits et mon témoignage, je demande pardon. Très sincèrement.

C’est mon dernier mot sur cette affaire Mangara; en attendant que la justice des hommes  tranche. Et que, en définitive, Allah nous accueille tous pour un ultime jugement.