Le bras de fer opposant Aby Ndour à ceux qui ne veulent pas la voir occuper une place publique devant l’ambassade du Mali à Dakar est en train de prendre une autre tournure. Ce matin, de nombreux étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont décidé de se faire entendre. Par la voix de Ibrahima Baldé, ils ont décidé de ne plus laisser cet espace public au bénéfice d’une seule personne.
La dernière sortie de Aby Ndour, sur la sommation que lui a été faite les services de l’Etat, est en train de se transformer en un débat d’intérêt public. Et, alors qu’elle comptait s’attirer la sympathie des populations qui s’apitoieraient sur le sort d’une pauvre femme lésée, les principaux concernés par l’occupation de cet espace public sont sortis de leur mutisme. Ce matin, ils ont été nombreux à se joindre à Ibrahima Baldé pour faire connaitre leur position. Cette posture qu’ils avaient, d’ailleurs, toujours adoptée face à l’entêtement de la sœur de Youssou Ndour d’ériger, sur ce rond-point, “un restaurant”, “une buvette”, ou “un endroit où, après le sport, les gens pourront venir boire des jus.” De simple occupation illégale d’un domaine public, donc un contentieux relavant de l’administratif, “l’affaire Aby Ndour” s’est transformée en un dossier judiciaire depuis que la sœur de Youssou Ndour a osé porter de graves accusations de chantage à l’encontre de l’architecte Pierre Goudiaby Atépa, celui-là qui a toujours osé s’opposer à la réalisation du «projet de sa vie.»
Premiers concernées par cet espace qui leur a été retirée en faveur de la sœur de Youssou Ndour, les populations de Fann Résidence se sont fait entendre ce matin en demandant « la remise de l’espace au public, si Abou Ndour est expulsée pour éviter de connaitre contentieux.» Comme les résidents, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui venaient sur cet espace public pour réviser leurs cours et contempler la circulation et la mer, ont fait entendre leurs voix. Par M. Ibrahima Baldé, ils ont dit leur indignation de voir que ce bien commun soit au service exclusif d’une seule personne. “C’est la loi qui interdit l’occupation de cet espace par Aby Ndour. Elle doit se plier à la loi. Nous ne pouvons pas accepter qu’un seul citoyen puisse prendre possession d’un bien commun.” A fait remarquer Ibrahima Baldé.
Aussi, alors qu’un léger vent de sympathie souffle en faveur de Aby Ndour sur les réseaux sociaux, le porte-parole des étudiants a fait savoir que “la dame a versé des larmes de crocodiles pour s’attirer la sympathie des populations alors-même qu’elle savait, depuis longtemps, qu’elle est dans l’illégalité. Elle raconte partout qu’elle a une autorisation depuis 2009. Alors, si tout était légal depuis cette date, pourquoi Aby Ndour n’a toujours pas réussi à construire son restaurant?” s’est demandé Ibrahima Baldé. Avant de conclure que “si elle n’y parvient pas, c’est qu’elle est dans le faux.” Refusant de verser dans le débat de bas étage dans lequel l’invitent les propos de Aby Ndour, qui visent principalement Pierre Goudiaby Atépa, Ibrahima Baldé a fait savoir que “ce sont des calomnies“. Et lorsque les journalistes lui ont demandé s’il fallait croire Aby Ndour ou supporter l’architecte, Ibrahima Baldé a fait savoir que “(il) est avec celui qui s’est toujours battu pour le peuple“: Pierre Goudiaby Atépa qui n’a jamais manqué de chercher des propositions concrètes pour le Sénégal.
