L’incendie survenu dans la nuit du mercredi au jeudi a fait un mort et de nombreux dégâts matériels. Un garçon âgé de 12 ans, pris au piège des flammes, a été retrouvé calciné. Et au delà du drame survenu accidentellement, c’est l’attitude des Sapeurs Pompiers comme des politiciens de la commune qui ont irrité plus d’un. A l’unanimité, les populations les ont accusé d’avoir manqué d’assistance aux sinistrés. Reportage.
Jeudi 16 novembre, nous sommes à Dakar, dans le populaire quartier des Parcelles Assainies. Il est midi. A l’unité 11 de cette commune arrondissement, les visage sont graves.
L’atmosphère, en cette journée de deuil, est lourd. Au delà des leçons à tirer du drame, à réfléchir sur l’utilisation des bonbonnes de gaz, les populations sont révoltées. A ceux qui veulent bien les écouter, leur message est limpide: elles ne veulent pas que les politiciens viennent sur le lieu du drame faire leur m’as-tu vu.
Comme les politiciens qui veulent toujours tirer profit de tout, les Sapeurs-Pompiers aussi, n’ont plus la cote dans cette unité des Parcelles Assainies. Au delà de l’unité 11, c’est presque tout le département qui en veut à la caserne des pompiers implantée à l’unité 15.
Et les riverains se demandent à quoi servent ces pompiers s’ils ne font pas leur boulot. Avant le dernier drame, de ce mercredi, c’est la mort d’un enfant de 3 ans, suivie par le décès par asphyxie des 5 enfants Diaz qui ont provoqué la rupture entre les populations et leurs soldats du feu.
Ce jour-là, Moussa Diaz comme Papis Diaz avaient appelé, à plusieurs reprises, les pompiers, sans suite. Voyant que personne ne répondait à leurs appels de détresse, Papis Diaz s’était déplacé jusqu’à la caserne pour convaincre les pompiers de leur venir en aide.
Malheureusement, quand ils sont arrivés sur les lieux de l’incendie, les 5 enfants étaient déjà morts. Entre les premiers appels de secours et l’arrivée des pompiers, une bonne heure s’était déjà écoulée; alors que la caserne se trouve à moins de 500 mètres seulement.
Ce mercredi, voulant chauffer de l’eau, deux jeunes ont provoqué l’incendie de leur boutique. Une bonbonne de gaz, ayant éclaté, a entrainé l’explosion d’autres bouteilles. Comme de nombreuses bouteilles étaient stockées, une série d’explosions s’est produite, résonnant dans le voisinage comme un bombardement massif.
Grace aux grilles de protection mises dans la boutique, les bonbonnes transformées en projectiles ne sont pas parvenues à sortir du local, tuant sur le coup le jeune Alpha Diallo pris au piège des flammes.
Alors que la caserne ne se trouvait qu’à moins de 200 mètres du lieu du drame, les pompiers dont la devise est “sauver ou périr” n’ont pas bougé le plus petit doigt.
Craignant pour leur sécurité et n’ayant pas les moyens d’affronter ces flammes incandescentes, les populations se sont mises à appeler le 18. Comme personne ne venait à leur secours, elles se sont déplacées à la caserne.
“Plus de 30 personnes avaient appelé les pompiers, sans suite. Finalement, ce sont plus de 15 personnes qui sont allées à la caserne les supplier de venir nous aider. Mais, ils nous ont dit qu’ils n’avaient pas de voitures disponibles. C’est quand on a insisté qu’ils ont fini par appeler les pompiers de Dieupeul et ceux de Guediéwaye“. A déclaré Fallou Gueye, un témoin des faits.
Comme lui, de nombreuses personnes ont accusé les pompiers d’avoir manqué assistance aux sinistrés. Pour leur défense, les pompiers auraient déclaré manquer de voitures pour venir sauver des vies.
