Près de 300 élèves se sont présentés à abaya lundi dans leur école en dépit de son interdiction, le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a annoncé mardi que 67 d’entre eux avaient refusé de le retirer.
« Des jeunes filles se sont présentées à abaya dans leur école hier (lundi), Je pense qu’il s’agit d’un peu moins de 300, 298 personnes», a-t-il dit à BFMTV-RMC. “Une très large majorité s’est conformée” à l’interdiction, mais “67 n’était pas d’accord” pour la retirer et “est rentré”.
«D’ici quelques jours, ils reviendront parce qu’ils doivent aller à l’école, et nous verrons s’ils se sont conformés ou non,
autrement, il y aura un nouveau dialogue”, a poursuivi M. Attal, notant qu’il s’agissait essentiellement de filles du secondaire.
“Ils ont aussi reçu une lettre à leurs familles pour expliquer que la sécularisation n’est pas une contrainte, c’est une liberté”, a-t-il ajouté. “Expliquez-leur que l’école ne stigmatise personne, que leur enfant a une place dans l’école de la République et que, pour que chacun ait sa place à l’école de la République, il est nécessaire que les règles soient appliquées et en particulier les règles du sécularisme”.
La semaine dernière, le gouvernement a annoncé qu’il interdirait ce long vêtement que portent les religieuses dans les écoles.
L’interdiction, qui s’applique également au port du qamis, la version mâle de l’abaya, a fait l’objet d’un renvoi au Conseil d’Etat.
Cette demande, déposée vendredi pour le compte de l’association Action Rights of Muslims (ADM) afin d’obtenir la suspension de cette interdiction, sera examinée ce mardi à 15h00.
Interrogé lundi soir à propos de l’abaya, Emmanuel Macron a parlé de l’assassinat de Samuel Paty expliquer le contexte de la décision gouvernementale d’interdire le port de cette longue robe à l’école.
« Nous vivons également dans notre société avec une minorité de personnes qui, rejetant une religion, viennent défier la République et la laïcité”, a déclaré le chef de l’Etat, interviewé sur la chaîne YouTube GoDecrypte.
“Je ne fais aucun parallèle” entre les actes terroristes et l’équipement porté par les jeunes filles musulmanes, a assuré Emmanuel Macron. “Je ne fais que vous dire que le problème de la laïcité dans notre école est profond”.
