“Une femme qui a accouché hier a été licenciée aujourd’hui.” Racheté par Elon Musk la semaine dernière, Twitter a entamé vendredi une vague mondiale de licenciements, qui pourrait voir sa masse salariale divisée par deux, et annoncé aux salariés la fermeture temporaire de ses bureaux. Un renvoi qui ne passe pas auprès des employés, dénonçant un procédé humain “brutal”.
L’entreprise californienne, qui comptait près de 7.500 salariés fin octobre, a notifié des milliers de personnes par courriel et annoncé la fermeture temporaire de ses bureaux. “Comme annoncé plus tôt aujourd’hui, Twitter réduit ses effectifs pour aider à améliorer la santé de l’entreprise. Ces décisions ne sont jamais faciles et c’est avec regret que nous vous écrivons pour vous informer que votre poste à Twitter est concerné. Aujourd’hui est votre dernier jour de travail (…)”, indique l’un de ces courriels, consulté par l’AFP.
Des procédés “humainement très brutaux”
À l’antenne de BFMTV, Emmanuel Cornet, un des ex-employés de la boîte, raconte son renvoi, vécu comme un acte brutal dénoué d’humanité. Après avoir été soudainement informé de son licenciement par un collègue, également viré, Emmanuel confie n’avoir eu qu’une heure pour remballer toutes ses affaires et quitter son poste.
Mis à part sa fâcheuse aventure, Emmanuel Cornet s’attarde particulièrement sur le sort de ses congénères. “Il y a des gens qui étaient en congé maternité ou paternité qui ont été licenciés pendant ce congé. Il y a une femme qui a accouché hier et qui a été licenciée aujourd’hui. Il y a un certain nombre d’exemples qui sont quand même humainement très brutaux”, fustige-t-il.
#LoveWhereYouWork
De nombreux employés de Twitter se sont exprimés sur le réseau social pour annoncer la suppression de leur poste, parfois à l’aide des hashtags #LoveWhereYouWork (Aime ton lieu de travail) et #OneTeam (Une seule équipe).
“Ça a déjà commencé? Bonne veille de licenciement”, lançait ainsi jeudi soir Rumman Chowdhury, qui se présente sur LinkedIn comme directrice de l’éthique en apprentissage artificiel à Twitter, accompagnant sa publication d’une capture d’écran montrant que l’accès à sa messagerie professionnelle lui était refusé. Une expérience vécue par de nombreux employés. “J’ai découvert que mon ordinateur portable de travail avait été effacé à distance et que l’accès à Gmail avait été révoqué”, corrobore ainsi Simon Balmain auprès de BFMTV.
