Dans une récente interview accordée à l’Agence de presse portugaise Lusa, le chef du gouvernement timorais, Xanana Gusmao, a copieusement critiqué la Guinée-Bissau. Il estime que le pays ouest-africain s’est fourvoyé dans des coups d’Etat depuis 2014. Ce qui « constitue une menace réelle pour la démocratie ».
Le dirigeant appelle la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) à agir face à cette situation, lui reprochant sa passivité. La CPLP doit exiger des « changements radicaux » dans ce pays, a-t-il réclamé.
« Ils ne peuvent pas traiter la Guinée-Bissau de cette façon »
Dans un autre entretien accordé à Lusa, Mari Alkatiri, dont le parti dirige l’opposition timoraise, a soutenu que l’instabilité en Guinée-Bissau est due à la « force qui opère » dans ce pays, c’est-à-dire « la drogue ». Pour cela elle (la Guinée-Bissau) ne devrait pas assurer la présidence tournante de CPLP en 2025, encore moins organiser le sommet des dirigeants de l’organisation, a-t-il poursuivi.
Les propos de ces deux hommes politiques timorais ont passablement irrité le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo. « Ils ne peuvent pas traiter la Guinée-Bissau de cette façon. Ce qui est regrettable, c’est que certains partis s’en soient félicités. C’est dommage. Ce n’est pas Umaro Sissoco Embalo, c’est la Guinée-Bissau qui est en jeu », a déploré le dirigeant hier mercredi, lors d’une visite au ministère des Combattants de la Liberté à Bissau.
Il a toutefois refusé de répondre à ces responsables politiques du Timor oriental. « Ce sont nos frères », a déclaré Embalo, non sans rappeler que son pays « n’a pas demandé à présider la CPLP ».
