Appréhendé il y a de cela deux semaines, après deux ans de cavale par les éléments de la section de recherche, Soumaïla Manga a été jugé lundi dernier au niveau du tribunal des flagrants délits de Dakar. Poursuivi pour les délits d’escroquerie, de faux et usage de faux, le futur candidat à la mairie de Ziguinchor lors des prochaines locales, Soumaïla Manga s’en sort avec deux ans assortis du sursis. Le maître des poursuites avait requis six mois ferme.
Le futur candidat à la mairie de Ziguinchor a été édifié sur son sort depuis lundi dernier. Soumaïla Manga puisque c’est de lui qu’il s’agit, a eu la chance de sa vie au prononcé du verdict qui l’oppose à la fille du défunt Lassana Mendés. Le tribunal n’a pas suivi le réquisitoire du procureur qui avait sollicité une peine de prison ferme de six mois, à l’endroit du prévenu. Chose cocasse, le tribunal a déclaré irrecevable la constitution de partie civile. La défense assurée par Me Omar Gueye avait plaidé la relaxe et subsidiairement la clémence du tribunal.
Auparavant, Me Pape Mor Niang, avocat de la partie civile a enfoncé le prévenu en démontant le plan diabolique de Soumaïla Manga. « Il est parti en Guinée Bissau pour confectionner de faux papiers. A son retour il s’est emparé des biens immobiliers de feu Lassana Mendés, décédé en France depuis le 02 janvier 2013. Alors que le défunt a laissé comme potentiels héritiers, sa fille du nom de Aramata Mendés et son frère et sœur germains Mandou et Maimouna Mendy (…) Durant des années, le prévenu a profité des biens immobiliers des vrais héritiers c’est pourquoi je demande en guise de dommages et intérêts la somme de 50 millions FCFA pour toutes causes de préjudices confondues » a-t-il soutenu à la barre.
Au prononcé du verdict, l’avocat de la partie civile a soutenu qu’il va faire appel de la décision. Pour rappel, Soumaïla Manga est un homme public très populaire au niveau de Ziguinchor, connu pour ses sorties virulentes à l’endroit de l’actuel maire, Abdoulaye Baldé surtout dans les réseaux sociaux. Poursuivi pour les délits d’escroquerie, de faux et usage de faux, le prévenu était en cavale depuis deux ans mais grâce à la diligence des éléments de la Section de recherche, il a été alpagué grâce au traçage de son téléphone portable.
Feu Lassana Mendés, décédé en France depuis le 02 janvier 2013, a laissé comme potentiels héritiers, sa fille du nom de Ramata Mendés et son frère et sœur germains Mandou et Maimouna Mendy. Il avait laissé des biens mobiliers et immobiliers comme la villa sise aux Parcelles Assainies actuellement occupée par le mis en cause et des locataires. Le sieur Soumaïla Manga n’est pas le plus proche parent du défunt. Il s’est illustré d’une manière illégale pour s’approprier l’héritage du défunt.
En effet, il s’est fait confectionner de faux jugements et autres décisions administratives pour prétendre être le représentant légal de la fille Aramata Mendés. Avec ses faux papiers, il a fait main basse sur certains biens du défunt, notamment ses comptes bancaires et d’autres biens mobiliers. Plus grave, il a donné en location l’immeuble en question et perçoit indument le loyer sans rendre compte à personne et sans en faire bénéficier ne serait-ce qu’au moins l’unique fille du défunt.
Ces faits ont causé et continuent de causer de graves préjudices aux plaignants. Pour toutes réponses, le prévenu a réaffirmé que ceci n’est qu’une machination orchestrée par Maïmouna Mendes. « Au décès de feu Lassana Mendes, sa concubine Cesaltina Mendes Moreira m’a autorisé en 2013 à faire les démarches nécessaires afin de procéder à la déclaration de sa fille. La même année, j’ai réussi à lui faire établir un acte de naissance au niveau du centre d’état civil de Samine. Etant donné que c’était un enfant naturel, feu Lassana Mendes a caché cela à la famille et même la plaignante n’était pas au courant de l’existence de cet enfant » s’est-il défendu à l’audience rapportée par le journal Le Témoin.
