Une vaste enquête sur un trafic présumé de faux documents d’état civil secoue le Sénégal, impliquant l’académie de football “United Academy” et l’ancien international Cheikh Mbengue. Placé en garde à vue par la Sûreté Urbaine (SU), l’ex joueur emblématique du football sénégalais fait face à des accusations graves liées à la fabrication et à la distribution de ces documents frauduleux. Au cœur de l’affaire : des faux actes de naissance produits à Marsassoum, dans le sud du pays, selon des révélations exclusives du journal Libération.
L’enquête, menée par les services de la Sûreté Urbaine en collaboration avec les autorités judiciaires, porte sur un réseau organisé de falsification de documents d’état civil. Ces faux papiers, essentiels pour l’obtention de passeports, de visas ou d’enregistrements administratifs, auraient été utilisés pour contourner les régulations migratoires, sportives ou administratives. La “United Academy”, une structure dédiée à la formation de jeunes footballeurs, est pointée du doigt comme un pivot potentiel de ce trafic. Fondée pour promouvoir le talent sénégalais dans le football, l’académie est accusée d’avoir servi de couverture ou de canal pour la diffusion de ces documents illégaux.
Cheikh Mbengue, ancien milieu de terrain international ayant porté les couleurs des Lions de la Teranga et évolué dans plusieurs clubs européens et africains, a été interpellé dans le cadre de cette opération. Placé en garde à vue , il est soupçonné d’implication directe ou indirecte dans le réseau. Les motivations derrière ces trafics pourraient inclure la facilitation d’opportunités pour de jeunes talents, comme des transferts à l’étranger via des âges falsifiés une pratique malheureusement courante dans le football africain pour attirer les recruteurs européens.
Les investigations révèlent que les faux actes d’état civil étaient fabriqués à Marsassoum, connue pour son rôle dans l’administration locale mais aussi pour des antécédents de fraudes administratives. Des sources judiciaires citées par Libération indiquent que des officines clandestines opéraient dans cette zone, produisant des documents contrefaits avec une sophistication surprenante : tampons falsifiés, signatures apocryphes et numéros d’enregistrement bidons. Ces papiers auraient été ensuite distribués via des intermédiaires liés à des académies sportives, dont la “United Academy”.
Les autorités ont procédé à des perquisitions et des saisies, mettant la main sur du matériel d’impression, des disques durs contenant des bases de données falsifiées et des témoignages de complices potentiels. L’ampleur du réseau reste à évaluer, mais des ramifications vers d’autres régions du Sénégal et potentiellement à l’international sont évoquées.








































