Les chambres réunies de la Cour Suprême du Sénégal vont, demain, débattre d’un dossier extrêmement surveillé par les plus hautes autorités publiques. Il s’agit du dossier opposant l’opérateur économique Moustapha Tall à la Société Générale des Banques au Sénégal, (SGBS). “Spolié” d’une faramineuse somme avoisinant les 5 milliards, Moustapha Tall, qui avait présenté des preuves tangibles de transactions injustifiées de la SGBS sur ses comptes bancaires, aux juges de première instance, a été surpris de voir les magistrats le débouter au bénéfice de la banque française. Idem en appel. Et demain que la Cour Suprême, qui est l’instance ultime de jugement, doit se pencher sur son dossier, l’ancien magnat du riz ne compte pas baiser les bras.
Le gênant dossier judiciaire opposant l’opérateur économique, Moustapha Tall, à la banque SGBS sera plaidé demain devant les chambres réunies de la Cour Suprême de Dakar. Alors que le dossier avait été jugé en Première instance comme en Appel en sa défaveur et cela malgré les preuves qu’il avait déposées sur la table des juges pour matérialiser les malversations de la banque qui s’est gracieusement servie dans ses comptes sans aucune raison, Moustapha Tall est toujours debout. Et combattif. Demain, ses avocats iront à nouveau devant les juges des chambres réunies pour plaider sa cause. Et demander aux juges de casser les premières et secondes décisions des juges qui ont blanchi la Société Générale des Banques au Sénégal.
Pour l’ancien n°1 de l’importation du riz au Sénégal, “les banquiers se sont permis de vider (ses) comptes bancaires à hauteur de 5 milliards. Et quand il leur a demandé des explications, la SGBS n’a jamais pu fournir de justificatifs pour expliquer ces retraits frauduleux. Pire, quand (il lui a) demandé des informations, ce sont des extraits de versements et de retraits que la SGBS a présentés. Elle n’a jamais donné de relevés bancaires sur ces périodes pendant lesquelles les banquiers se sont servis dans (ses) comptes avec des chèques de banques“. Et lui comme tous ceux qui se sont penchés sur ce dossier ne comprennent pas les raisons et les bénéficiaires de ces chèques de banques. Décidé à rentrer dans ses fonds, Moustapha Tall qui avait porté plainte contre sa banque avait été débouté à deux reprises. Et pour l’homme d’affaires, ces décisions de justice ne reposent sur rien sinon que de la complaisance des juges qui ont refusé de dire le droit.
Pour preuve, Moustapha Tall a fait savoir que, au lieu d’exiger de la banque de présenter tout simplement des relevés bancaires qui auraient pu prouver son délit, les juges avaient décidé de nommer un expert. Et même si en matière de contentieux financier la loi permet la désignation d’experts et autorise la contre-expertise, le fait de permettre le choix d’un expert qui ne travaille pas gratuitement n’avait pas lieu d’être. Et le choix comme les conclusions de cet expert ne sont souvent pas pertinents; puisque le minimum de prévention qu’une banque doit présenter pour prouver que tout a été fait doit être l’exigence de justificatifs. Même si demain la Cour suprême ne jugera pas le fond du dossier, il lui sera difficile de ne pas entendre cette simple question de bon sens: si la banque n’a pas pompé dans les comptes de Moustapha Tall, qui alors l’a fait?