Arrestation de Deux Trafiquants de Kush à l’Arrêt “Lobou Gaz” à Dakar

La Brigade Régionale des Stupéfiants (BRS) de Dakar, relevant de l’Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS), a procédé le 9 octobre 2025 à l’interpellation de deux individus soupçonnés d’association de malfaiteurs et de détention de drogue. Les suspects ont été arrêtés en possession de huit sachets et de dix-neuf “képas” de Kush, une drogue synthétique qui sévit de plus en plus en Afrique de l’Ouest. Cette opération fait suite à l’exploitation d’un renseignement indiquant un trafic intense orchestré par les mis en cause au niveau de l’arrêt de bus communément appelé “Lobou Gaz”, situé près de l’entreprise de distribution de gaz butane LobbouGaz Mame Diarra Bousso, sur la route de Rufisque à Dakar.

 

Les deux individus, dont l’identité n’a pas été révélée pour le moment, ciblaient principalement une clientèle composée de chauffeurs de taxis et de cars rapides, d’apprentis conducteurs et d’autres usagers des transports en commun. Placés en garde à vue, ils font l’objet d’une enquête en cours pour démanteler d’éventuels réseaux plus larges. Cette arrestation s’inscrit dans un contexte de lutte accrue contre le trafic de stupéfiants au Sénégal, où les forces de l’ordre multiplient les saisies de drogues dures et synthétiques.

Le Kush est une drogue synthétique de type cannabinoïde, apparue initialement en Sierra Leone vers 2016-2017 et qui s’est rapidement propagée dans la région ouest-africaine, y compris au Sénégal. Contrairement au cannabis naturel, le Kush est un mélange mortel de cannabinoïdes synthétiques, souvent combinés à des herbes, des produits chimiques et parfois même des substances plus dangereuses comme des opioïdes synthétiques jusqu’à 25 fois plus puissants que le fentanyl. Cette drogue bon marché et hautement addictive provoque des effets dévastateurs : hallucinations, dépendance rapide, lésions cérébrales et même des décès par overdose. En Sierra Leone, elle est responsable de milliers de morts et d’hospitalisations, et son expansion vers des pays voisins comme le Sénégal représente un défi majeur pour la santé publique.

Le terme “képas” désigne vraisemblablement des unités ou des emballages individuels de Kush, souvent sous forme de petits sachets ou de joints préparés pour la consommation immédiate, facilitant ainsi la vente discrète dans les zones urbaines animées comme les arrêts de bus.

L’arrêt “Lobou Gaz” est un point névralgique pour les transports en commun à Dakar, où transitent quotidiennement des centaines de personnes. Les trafiquants exploitent cette affluence pour écouler leur marchandise, profitant de la vulnérabilité des chauffeurs confrontés à des journées épuisantes. Cette stratégie n’est pas isolée : des rapports indiquent que le Kush est particulièrement prisé dans les milieux urbains pauvres, où il offre un “high” rapide et abordable, mais à un coût humain élevé.

La Police Nationale du Sénégal a salué cette opération comme un pas important dans la protection des citoyens contre les ravages des stupéfiants. Des initiatives similaires ont récemment mené à d’autres saisies, comme celle de haschich à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), soulignant l’engagement des autorités à combattre les réseaux internationaux de drogue.

Alors que l’enquête se poursuit, cette arrestation met en lumière la nécessité d’une approche multidimensionnelle : renforcement des contrôles, sensibilisation des jeunes et des professionnels à risque, et coopération régionale pour endiguer la propagation du Kush.

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