L’ancien président français Nicolas Sarkozy, âgé de 70 ans, commencera à purger une peine de cinq ans de prison le 21 octobre 2025 à la prison de la Santé à Paris, selon des sources proches du dossier. Cette incarcération marque un tournant historique, faisant de lui le premier ancien chef d’État d’un pays de l’Union européenne à être emprisonné.
Nicolas Sarkozy a été condamné le 25 septembre 2025 par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Le tribunal a jugé qu’il avait permis à des proches de contacter des responsables libyens pour obtenir un soutien financier de la part du régime de Mouammar Kadhafi, décédé en 2011. Bien qu’acquitté de trois autres chefs d’accusation corruption passive, détournement de fonds publics libyens et financement illégal de campagne électorale la cour a souligné la “gravité exceptionnelle” des faits.
L’enquête, ouverte en 2013, repose sur des allégations selon lesquelles jusqu’à 50 millions d’euros auraient été versés par le régime libyen en échange de promesses d’améliorer l’image de Kadhafi en Occident. Parmi les témoins clés figurent Saïf al-Islam Kadhafi, fils de l’ancien dictateur, et l’homme d’affaires libano-français Ziad Takieddine. Sarkozy a toujours nié toute implication, qualifiant l’affaire de “scandale” et de poursuite politiquement motivée.
Outre la peine de prison, Sarkozy a été condamné à une amende de 100 000 euros. Il a fait appel de la décision, et un nouveau procès est attendu dans environ six mois. Cependant, en raison de la nature de la sentence, il doit commencer à purger sa peine en attendant l’appel.
Sarkozy se présentera à la prison de la Santé, située dans le 14e arrondissement de Paris, où il disposera d’une cellule individuelle, d’une heure d’exercice quotidien et de trois visites par semaine. Contrairement à une précédente condamnation en 2021 pour corruption et trafic d’influence où il a porté un bracelet électronique pendant trois mois , cette sentence exige une incarcération effective. Il pourra toutefois demander une libération conditionnelle après son entrée en prison, avec une décision attendue dans environ deux mois.
Cette incarcération fait de Nicolas Sarkozy le premier président français de l’après-guerre et le premier ancien dirigeant d’un pays de l’Union européenne à purger une peine de prison. Avant lui, aucun ex-chef d’État européen n’avait connu un tel sort, bien que d’autres, comme l’Italien Silvio Berlusconi, aient été condamnés sans aller en prison. Sarkozy, qui a dirigé la France de 2007 à 2012 et présidé le Conseil européen en 2008, voit ainsi sa carrière politique marquée par cette chute spectaculaire.
Lors d’une soirée d’adieu avec une centaine d’amis et collaborateurs la semaine dernière, Sarkozy a déclaré : « Je ne demanderai aucun avantage. Quand il y a une croix à porter, il faut la porter jusqu’au bout. » À la sortie du tribunal, il a ajouté : « S’ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison, mais la tête haute. » Le procureur a qualifié l’accord avec Kadhafi de « pacte faustien de corruption avec l’un des dictateurs les plus innommables des trente dernières années ».
Alors que l’appel est en cours, cette incarcération soulève des questions sur la responsabilité des dirigeants et l’indépendance de la justice en France. Sarkozy continue de clamer son innocence et promet de se battre jusqu’au bout.












































