Ses excuses publiques contenues dans une vidée et justifiées par “une erreur de communication que ni l’éducation comme la religion qui sont les (siennes) ne sauraient tolérer” n’ont suffi à rien. Le député Birame Soulève Diop, président du groupe parlementaire Yewwi Akan Wi et maire de Thiès Nord, est empêtré dans des ennuis judiciaires. Son calvaire a commencé hier soir avec sa convocation puis son placement en garde à vue à la Sureté Urbaine de Dakar.
Birame Soulèye Diop est accusé d’avoir, lors d’une séance de communication avec son parti, déclaré que “les futurs candidats à la présidentielle, membres de Benno, notamment Amadou Ba et Aly Ngouille Ndiaye doivent faire attention, s’ils sont invités à venir manger chez le président Macky Sall.” A en croire le président du groupe parlementaire de Yewwi, il y a de forts risques qu’ils perdent la vie comme l’a été Amadou Gon Coulibaly, l’ex dauphin du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, mort de manière mystérieuse à moins de 6 mois d’une présidentielle dont il était candidat désigné de la RHDP et alors que le locataire du palais d’Abidjan avait clairement annoncé “(se) conformer à la Constitution et (se) retirer de la scène politique.”
Avec la mort de l’ancien Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, le 8 juillet 2020 à Abidjan, le président sortant a trouvé une belle opportunité de revenir sur sa parole, en disant que “face à cette situation, il ne pouvait que revenir sur sa parole et être candidat à la présidentielle.” La suite, on la connait: Alassane Dramane Ouattara est revenu sur ses engagements à briguer un troisième suffrage. Et est devenu, pour la troisième 3 fois, président de la République de Côte d’Ivoire. Huit mois après de la disparition subite de Amadou Gon Coulibaly, c’est le tonitruant Ahmet Bakayoko -lui aussi Premier ministre et dauphin désigné- qui est décédé à 56 ans des suites d’un cancer foudroyant. Avec la mort de ces deux premier-ministres, c’est « un autre grand de la Côte d’Ivoire » qui est mort au moment où tout le monde lui prédestinait un bel avenir. En ce début d’année 2020, le 5 janvier exactement, c’est le Golden Boy, Issiaka Ouattara dit Wattao, qui a subitement disparu à l’âge de 52 ans.
Compagnon de route d’Alassane Ouattara et de tous ces défunts évoqués plus haut, «Saha Bélé-Bélé» -ça signifie le grand serpent en Malinké- l’ancien soldat de l’armée d’Houphouët Boigny, passé par les camps de torture de Laurent Gbagbo, a été chef d’État-major des Forces Nouvelles. C’est la dans la clandestinité, avec les Forces Nouvelles à Bouaké, qu’il a découvert Guillaume Soro Kingbanfory. Et est devenu un de ses plus fervents défenseurs. Bizarrement, la mort du soldat de 2ème classe devenu colonel-Major des Forces Armées de Cote d’Ivoire est survenue au moment, où à Abidjan, une chasse aux sorcières est ouverte contre tous ceux qui sont contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara et son remplacement par son ancien Premier ministre, Guillaume Soro.
C’est l’évocation de cette page sombre de l’histoire de la Côte d’Ivoire, avec de fortes suspicions d’empoisonnement des dauphins, qui a conduit, hier, le président du groupe parlementaire Yewwi en garde à vue. A en croire des sources judiciaires, “c’est le procureur de la République qui s’est autosaisi et a ordonné son arrestation par la Sûreté urbaine. » Il est, à en croire Me Moussa Sarr qui le défend, poursuivi des chefs de “diffamation commise par un membre de l’Assemblée nationale contre un chef d’État étranger de nature à saper les relations diplomatiques de l’État”, “discrédit sur une institution de la République“.
