Le gouvernement, conduit par le premier ministre, a révélé un maquillage des chiffres macroéconomiques du pays par l’ancien régime dirigé par Macky Sall. En conférence de presse jeudi, Ousmane Sonko et son équipe ont révélé que la dette centrale de l’Etat est à plus de 15 000 milliards de francs Cfa, soit 83,7% du Pib, contrairement aux 13 000 milliards annoncés. De même, le déficit budgétaire est de 10,4% du Pib, soit le double de ce qui a été annoncé par l’ancien régime.
Pour l’économiste Demba Moussa Dembélé, il s’agit là d’accusations ‘’très graves’’ portées contre Macky Sall et ses hommes. «Maquiller les chiffres sur la situation réelle de l’économie du pays est une faute très grave », dit-il. Cela du fait que ça induit une lecture erronée de la situation économique et sociale du pays.
Mais l’économiste s’interroge surtout sur la capacité du régime de Macky Sall à agir seul à l’insu de certains partenaires. « Je me demande comment ce maquillage des chiffres a pu échapper à la Banque mondiale et au FMI. Ont-ils été complices? ».
Quoi qu’il en soit, l’économiste pense que les chiffres fournis par le gouvernement montrent la profondeur de la crise que traverse le pays et expliquent le problème du chômage des jeunes, la hausse du coût de la vie, les difficultés vécues par plusieurs entreprises, etc.
Ainsi, Demba Moussa Dembélé approuve cette démarche du gouvernement et reste optimiste quant aux répercussions sur l’image du pays. « A mon avis, cet exercice de transparence ne devrait pas entraîner des sanctions de la part des partenaires. Ceux-ci devraient plutôt saluer le travail des nouvelles autorités qui cherchent à dire la vérité sur la situation réelle du pays ».
Dans tous les cas, il faut situer les responsabilités, ajoute-t-il ; « identifier toutes les personnes et institutions qui ont contribué à maquiller les chiffres réels de l’économie du pays ». Mais aussi prendre les mesures nécessaires pour éviter qu’une chose pareille ne se reproduise à l’avenir.
