Motiver les acteurs de l’éducation. De l’élève à l’enseignant. La Journée de l’excellence de Nioro n’a pas dérogé à la règle. Célébrée ce samedi, elle a primé les meilleurs apprenants de l’année académique 2022. Au total, l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF), en partenariat avec le Conseil départemental, a récompensé 186 élèves qui s’étaient distingués dans les études.
Un résultat honorable si l’on sait que l’IEF cumule, depuis quelques années maintenant, un déficit d’enseignants. Le besoin exprimé en 2018 faisait déjà état d’un manque de 118 enseignants, dont 93 en langue française. Une situation dénoncée par le président du Conseil départemental de Nioro du Rip. «On sait qu’il y a des tensions de compétences pour les collectivités locales. A Nioro, on a 37 lycées et collèges et deux centres de formation. Le Conseil départemental seul ne peut pas régler ce problème. Nous réitérons notre demande d’avoir des moyens pour prendre en charge l’éducation et la santé», a rappelé Aly Mané qui, pour cette année, a choisi comme parrain le ministre des Finances et budget.
Mamadou Moustapha Bâ, qui s’est fait un devoir de faire la leçon aux élèves sur le thème de la journée : «L’implication de la communauté pour une école d’excellence et de promotion des valeurs citoyenne.» Contre l’affaissement du niveau scolaire et la crise des valeurs, le ministre a cru bon de décerner un sermon contre les réseaux sociaux en invitant les écoliers à s’en servir pour améliorer leurs connaissances et non pour tendre vers la déviance. « L’école de la République est le lieu privilégié de la socialisation, mais aussi d’un recul de l’excellence dans nos écoles et d’une certaine dégradation des comportements des élèves. Ce n’est pas un phénomène général, mais nous devons être lucides, beaucoup de menaces pèsent sur nos enfants et nous devons renforcer notre vigilance. Parmi ces menaces, une m’inquiète particulière ment, tellement elle peut avoir des effets dévastateurs sur de jeunes esprits.
Je veux parler de l’influence des réseaux sociaux», a-t-il mis en garde, tout en incitant la société, élèves, enseignants, parents, autorités publiques, société civile, à un sursaut salutaire. Pour le ministre des Finances, le savoir-faire, le savoir-être et le savoir-vivre sont le triptyque nécessaire à la formation d’un apprenant appelé à être un acteur de développement. «Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix», a-t-il conclu, citant le préambule de l’Acte constitutif de l’Unesco.
