Karpowership : un contrat opaque qui plombe les finances du Sénégal

Karpowership : un contrat opaque qui plombe les finances du Sénégal

Le contrat liant l’État sénégalais à la société turque Karpowership, exploitant une centrale électrique flottante au large de Dakar, continue de susciter de vives interrogations. Conclu en 2019 sans appel d’offres, cet accord pèse lourdement sur les finances publiques, dans un climat de transparence insuffisante.

D’après le journal Libération, le rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques met en lumière des paiements significatifs effectués en 2023 en faveur de Karpowership, sans aucune justification apparente. Deux transactions particulièrement marquantes ont été enregistrées le 19 décembre 2023 : 3,7 milliards de FCFA et 9,2 milliards de FCFA versés à la société turque, sans explication officielle.

Le coût réel de ce contrat de gré à gré demeure inconnu. Certaines estimations évoquent un montant compris entre 30 et 50 milliards de FCFA par an, une charge considérable alors que le Sénégal dispose aujourd’hui d’infrastructures locales capables d’assurer l’approvisionnement en électricité.

Par ailleurs, le Sénégal n’est pas le seul pays concerné par les pratiques controversées de Karpowership. Au Gabon, l’entreprise turque fait l’objet d’une enquête menée par la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (Cnicei). Le projet, impliquant deux centrales flottantes, représenterait un coût de 12 milliards de FCFA par mois pour l’État gabonais. Face aux pressions des nouvelles autorités de transition, Karpowership a dû renégocier son contrat, bien que l’enquête suive toujours son cours.

Ces révélations soulignent une problématique majeure de gouvernance et de gestion des finances publiques, appelant à davantage de transparence dans l’attribution et l’exécution des contrats liés aux infrastructures énergétiques.

 

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