Le Sénégal, sous la direction du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, joue un rôle pivotal dans la réponse régionale à la crise politique qui secoue la Guinée-Bissau. Ce jeudi 27 novembre, un sommet extraordinaire de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenu en mode virtuel pour examiner la situation suite à la prise de pouvoir par des éléments de l’armée bissau-guinéenne, survenue la veille. Cette intervention militaire a entraîné l’arrestation temporaire du Président Umaro Sissoco Embaló et l’interruption du processus électoral, juste avant l’annonce des résultats provisoires des élections présidentielles et législatives du 23 novembre.
Lors de cette session, les chefs d’État de la CEDEAO ont unanimement condamné la tentative de prise de pouvoir par la force, qualifiée de coup d’État. Ils ont exigé le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel, la libération sans délai du Président Embaló et de toutes les personnes détenues, ainsi que la reprise du processus électoral dans un cadre sécurisé et conforme aux normes régionales. Parmi les mesures adoptées, la mise en place d’un comité de médiation restreint, dont le Sénégal fait partie, a été décidée. Ce comité se rendra prochainement à Bissau pour superviser l’application de ces résolutions et favoriser un dialogue inclusif.
Intervenant au sommet, le Président Faye a souligné l’importance cruciale du respect de l’ordre constitutionnel, de la protection des populations et de la tenue d’élections dans un climat apaisé et sécurisé. “Le caractère absolument essentiel du respect de l’ordre constitutionnel” a été au cœur de son discours, réaffirmant l’engagement du Sénégal pour la stabilité régionale. Depuis le début de la crise, les autorités sénégalaises ont maintenu des communications directes avec les acteurs bissau-guinéens, facilitant notamment la libération du Président Embaló et d’autres figures politiques détenues.
Dans un geste concret de solidarité, le gouvernement sénégalais a affrété un aéronef pour contribuer au rapatriement des personnes affectées, y compris les membres des missions d’observation électorales. Grâce à cette opération, le Président Umaro Sissoco Embaló est arrivé sain et sauf au Sénégal, marquant une étape clé dans la désescalade de la tension. La réouverture des frontières a également été négociée pour faciliter ces mouvements, démontrant l’efficacité de la diplomatie sénégalaise.
Au-delà de la CEDEAO, l’Union Africaine (UA) a elle aussi condamné fermement le coup d’État, invoquant sa politique de tolérance zéro envers les changements inconstitutionnels de gouvernement. Le Président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, a appelé à la libération immédiate des détenus et à la restauration de la stabilité, en coordination avec les partenaires régionaux. Le général Horta N’Tam, figure militaire bissau-guinéenne, a été investi comme “président de la transition” pour une période d’un an par les putschistes, une décision qui accentue les préoccupations internationales sur la durée et la légitimité de cette phase transitoire.
Le gouvernement sénégalais réaffirme sa disponibilité à œuvrer aux côtés de la CEDEAO, de l’UA et de tous les partenaires concernés pour soutenir le dialogue, la stabilité et la restauration rapide de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau, pays frère avec lequel le Sénégal partage des liens historiques et géographiques étroits. Cette crise, survenue dans un contexte électoral tendu où l’opposant Fernando Dias revendiquait la victoire, rappelle les défis persistants de la démocratie en Afrique de l’Ouest.
Alors que la capitale Bissau reste sous contrôle militaire et que les rues sont quasi désertes, la communauté internationale observe attentivement les prochains développements. Le Sénégal, par son implication proactive, positionne une fois de plus comme un pilier de la paix régionale.








































