« L’abandon » en plein désert de deux petites filles de 3 et 5 ans, jetées du mur frontière de quatre mètres de haut par un trafiquant de personnes, a scandalisé en Équateur. Le sujet est d’autant plus sensible que la crise économique et l’impact de la pandémie ont mis des milliers d’Équatoriens sur la route de l’exil.
Les images infrarouges de la patrouille frontalière du Nouveau-Mexique ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux en Équateur. Même si la population sait que les deux petites filles jetées d’un mur de quatre mètres de haut ont été récupérées par les autorités américaines et qu’elles vont bien, les gens sont scandalisés. Le ministère des Affaires étrangères a condamné « un acte inhumain et irrationnel », et mis le consulat de Houston au Texas au service des petites filles.
Les mineurs isolés affluent à la frontière
Président de l’association Mouvement Familles et Migrants (MFAM), Joffrey Pinzón confirme l’essor de la migration illégale de mineurs vers les États-Unis. « L’Équateur malheureusement est actuellement dans le viseur de la délinquance, des trafiquants de drogue. L’échec scolaire grandit et les jeunes n’ont pas d’avenir, souligne-t-il. Si je suis un migrant aux États-Unis, même sans papier, si je gagne bien ma vie, je vais finir par décider de les faire venir et contacter les coyotes, les trafiquants de personnes et là je jouerai un peu à la loterie avec la vie de mes enfants. »
Les autorités équatoriennes ont demandé aux familles de ne pas exposer leurs enfants aux risques de la migration illégale, mais cet appel a peu de chances d’être entendu. Tous les jours, près de 500 enfants non accompagnés venus d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud essaient de passer la frontière vers les États-Unis.
