Après les nominations problématiques de l’Inspecteur Général d’État, Abdoulaye Sylla, à la tête de la CENA, c’est le décret nommant le grand-frère du ministre Abdou Latif Coulibaly, au Conseil constitutionnel qui vient prouver, si besoin en était encore, que le Président Macky Sall a décidé de faire de la loi ce que bon lui semble.
En effet, alors que la loi stipule clairement qu’un juge constitutionnel est nommé pour 6 ans et qu’’il ne peut être démis en cours de mandat comme il ne peut démissionner sans “avis conforme” des membres du Conseil, le président Macky Sall a décidé de faire ce que bon lui semble. D’abord, il a, sans consultation de tous les acteurs politiques comme de la société civile, les juges et les acteurs politiques, nommé un juge constitutionnel en fonction à la présidence de la Commission Électorale Nationale Autonome.
Alors que l’IGE Abdoulaye Sylla n’a jamais démissionné de son poste de juge constitutionnel, Macky Sall a décidé de le démettre -c’est le mot- et de nommer Cheikh Tidiane Coulibaly à sa place. La signature de ce dernier décret est perçue comme une balafre, une entorse faite à la constitution. A en croire de nombreux observateurs de la scène politique, «le Président Macky Sall n’est pas encore prêt à sortir du jeu politique sénégalais et compte tordre la loi à sa guise. Jusque dans ses fondements que les Sénégalais croyaient encore intouchables.»
