En cette fin d’année on se rappelle la grève de la faim d’Ousmane Sonko qui a fait oublier, l’espace de quelques jours, la souffrance d’autres sénégalais qui crèvent de faim; cette diète de Sonko est la « faim » de l’année 2023.
En économie, la théorie des marchés contestables est énoncée en 1982 par Baumol, Panzar et Willig.
Un marché contestable est un marché sur lequel l’existence d’un concurrent potentiel garantit la fixation d’un prix qui arrange le consommateur et cela même s’il y a une entreprise qui domine.
Mais la condition est que l’entrée et la sortie soient libres. Dans le milieu politique, l’entrée est théoriquement libre même si dans la pratique il peut y avoir des éléments perçus comme des barrières à l’entrée, surtout s’il s’agit de candidatures. Pour ce qui est de la sortie, elle se fait sans supporter des coûts de sortie même si un candidat qui dépose sa caution avant de renoncer n’est pas remboursé. Disons donc que le marché politique est « presque » contestable.
Ce caractère contestable ou « presque » du marché politique induit que le parti au pouvoir est obligé d’être dans une dynamique d’amélioration continue de son offre pour multiplier ses réalisations en vue de garder son électorat ou l’accroître; et c’est tout bénef pour la population.
L’année 2023 aura été une année d’inflation, y compris l’inflation de candidats déclarés à la présidentielle de 2024. Sauf que pour cette dernière inflation, un relèvement de taux directeurs de la Bceao ne peut faire aucun effet. Je ne sais pas si le conseil constitutionnel a la prérogative de lutter contre l’inflation de candidats mais je sais qu’il contrôle la validité des dossiers déposés.
Ce rôle peut rappeler celui d’une machine à détecter les faux billets de banque qui ne s’occupe pas de la quantité de billets qui passent (contrairement à la Bceao qui s’intéresse à la masse monétaire) mais seulement de la qualité (légalement parlant) des billets (dossiers de candidature).
Bonne et heureuse année 2024 à tous !
Pr Abou KANE
