La pollution deux fois plus dangereuse en heures de pointe

Si vous détestez déjà  les heures de pointe pour les bouchons et le stress qu’elles apportent, voici une raison de plus : elles sont aussi un cocktail détonnant de pollution. Une nouvelle étude parue dans Atmospheric Environment révèle que la pollution aux heures de pointe est deux fois plus concentrée que les travaux antérieurs ne le laissaient penser. Ceux-ci utilisaient des capteurs de pollution disposés sur les routes et enregistrant les particules et substances polluantes sur des prélèvements continus de 24 heures. Or, l’exposition change rapidement en fonction du trafic et d’autres critères comme la température ou les vents.

LES CELLULES D’ADN ENDOMMAGEES

Pour contrer les distorsions de mesure dues au mode d’enregistrement, les chercheurs ont changé leur méthode. Ils ont placé des dispositifs d’échantillonnage sur le siège de 30 conducteurs pendant 60 trajets   l’heure de pointe du matin.

Une partie des conducteurs a roulé sur des voies départementales ou locales et l’autre sur des grands axes très fréquentés en centre-ville. Les scientifiques ont aussi fait varier la vitesse ou l’ouverture des fenêtres pour obtenir des mesures les plus diverses possible.

Les résultats révèlent jusqu’à  deux fois plus de matière polluée et de particules dans leurs capteurs que dans les études précédentes. L’exposition directe pour les conducteurs est donc supérieure et le niveau de risque également plus élevé.

Ces pics de pollution exposent les usagers à  des concentrations chimiques importantes, avec des composés responsables d’une augmentation du stress oxydatif. Ce phénomène de destruction de l’ADN joue un rôle clé dans le développement de nombreuses maladies comme les cancers, les maladies respiratoires, cardiaques et neurodégénératives. Les chercheurs conseillent donc aux automobilistes de modifier les horaires de leur trajet s’ils le peuvent.