État de la riposte au VIH/Sida au Sénégal : Chiffres clés et zones à risque

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) a annoncé une avancée notable dans la riposte nationale. Selon les nouvelles données épidémiologiques dévoilées par le Dr Safiatou Thiam, secrétaire exécutive du CNLS, la prévalence nationale du VIH/Sida au Sénégal est désormais estimée à 0,3 % de la population, confirmant une tendance à la baisse. ​Malgré cette amélioration globale, le pays compte encore environ 47 000 personnes vivant avec le VIH/Sida, dont 2 500 enfants. La Dr Thiam a précisé que les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes.

L’analyse des données met en lumière le caractère concentré de l’épidémie, malgré le faible taux national. Le virus circule de manière particulièrement intense au sein de populations spécifiques, où les taux de prévalence s’envolent : 27 % chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, 5 à 6 % chez les travailleuses du sexe et 3 à 5 % chez les consommateurs de drogues injectables. Le suivi et la prise en charge de ces groupes restent donc au cœur de la stratégie nationale pour endiguer la propagation du virus dans la population générale.

​Par ailleurs, d’importantes disparités régionales persistent. Le taux de prévalence est signalé comme étant quatre à six fois supérieur à la moyenne nationale dans les zones sud et sud-est. Les régions de Ziguinchor, Kolda, Kédougou, ainsi que Kaffrine dans la zone centrale, sont les plus affectées. Cette vulnérabilité est largement attribuée au contexte socio-économique (notamment les marchés hebdomadaires) et à la proximité avec des pays où la prévalence est plus élevée.

​La riposte nationale s’appuie sur une stratégie multisectorielle robuste, incluant la prévention, le dépistage gratuit et une sensibilisation menée en collaboration étroite avec des associations et des médiateurs. La prise en charge thérapeutique et une surveillance renforcée des groupes à haut risque, incluant les Forces de défense et de sécurité déployées pour des opérations de maintien de la paix, complètent ce dispositif essentiel à la maîtrise de l’épidémie au Sénégal.

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