Il faut écouter Youssou Diallo, ancien de And Jef/Pads, du Pds et de l’Apr pour l’instant pour se convaincre que l’avenir de cette opposition dépend étroitement de l’issue de la brouille entre Sonko et Diomaye. Mais au-delà du jeu politique, cette situation révèle des dynamiques sociologiques profondes.
Dans un champ politique structuré par des logiques de leadership charismatique, l’alliance Sonko–Diomaye fonctionne comme un pôle d’attraction qui redéfinit les appartenances, les loyautés et les opportunités d’ascension. Leur entente ou leur rupture ne concerne donc pas seulement deux hommes ; elle reconfigure l’ensemble des réseaux militants, des clientèles politiques et des attentes populaires.
C’est précisément pour cela que beaucoup d’acteurs de l’opposition scrutent cette tension avec une attention presque anxieuse. Sociologiquement, ils perçoivent qu’un affaiblissement durable du duo Diomaye-Sonko créerait un vide, un espace de recomposition où ils pourraient tenter de réinstaller leur propre légitimité.
Certains en arrivent même à espérer, parfois de manière inavouée, que le conflit ne se résorbera pas : leur survie politique dépend de l’érosion d’un leadership qu’ils n’ont jamais été capables de concurrencer. Ainsi, cette brouille n’est pas seulement un épisode politique; elle cristallise les rapports de force, les rivalités symboliques et les luttes de position qui traversent tout le champ politique sénégalais.








































