Coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort. C’est sur la base de cette infraction criminelle que l’émigré El H. Fallou Mbacké a été déféré au parquet du Tribunal de grande instance de Dakar. Après deux retours de parquet, El H. Fallou Mbacké sera à nouveau conduit à la cave de ce temple de Thémis ce lundi.
Un rendez-vous de tous les dangers pour Fallou qui n’est pas à l’abris d’une éventuelle requalification des faits en crime d’assassinat. C’est dire que cet ancien émigré va assurément implorer sa bonne étoile pour échapper à ce scénario. A l’enquête préliminaire, Fallou avait cherché subtilement à écarter toutes les pistes, indices… à même d’asseoir la thèse de la préméditation. «Je reconnais les faits. Mon neveu avait l’habitude de me provoquer et le jour du drame j’ai riposté, puis je lui ai planté quelques coups de couteau, mais je n’avais vraiment pas l’intention de le tuer.»
C’est en ces termes que l’émigré El H. Fallou Mbacké s’est d’emblée défendu lors de son audition en présence de son avocat, Me Ousmane Diagne. Il va ensuite expliciter les circonstances qui l’ont amené à asséner les coups de couteau qui ont été fatals à son neveu. «Seydina est mon neveu. Nous n’étions pas en de bons termes. Nous avons eu plusieurs disputes. Il avait déserté la villa. Plusieurs mois après, il est revenu le 23 janvier dernier. Une fois de plus, nous avons eu une vive altercation. Étant plus costaud que moi, il m’a attaqué. Sachant qu’il pourrait prendre le dessus, je me suis retiré dans ma chambre. Il y avait deux couteaux et je me suis armé avec l’un et je suis revenu à la charge.
C’est alors que je lui administré des coups dans la région du ventre et sur le flanc, sans avoir l’intention de le tuer. Lorsqu’il s’est affalé, j’ai ouvert le portail de la maison. C’était une façon pour moi de le sauver, parce qu’il perdait beaucoup de sang. Seulement, les premières personnes qui se sont présentées sur les lieux, se sont mises à me malmener et n’eût été l’intervention de la police, le pire se serait produit. Je sollicite la clémence de la Justice», a expliqué Fallou Mbacké.
Toutefois, ses allégations seront relativisées par le vieux Serigne Lèye. Âgé de 60 ans, ce
dernier est le concierge de cette villa de la défunte célèbre femme d’affaires, Aïda Ndiaye
Bada Lô, depuis 1971. Selon lui, le jour des faits, vers 20H, il s’est présenté devant ladite villa pour réparer une fuite d’eau. «J’ai longtemps toqué à la porte et c’est après insistance que Fallou a ouvert la porte, m’invitant à entrer. C’est alors que j’ai aperçu dans la cour, le jeune Seydina, genoux à terre. Il rampait difficilement dans le couloir. Ses habits étaient maculés de sang. Paniqué, je suis ressorti et j’ai alerté le voisinage qui a avisé la police», a précisé le septuagénaire.
Arrivés sur les lieux, les limiers de Dieuppeul vont avoir du mal à accéder dans la villa où
la victime agonisait. Une fois à l’intérieur, le Commissaire Sow et ses hommes tombent sur le jeune Seydina A.Kh. Lô, en pleine agonie. Née le 16 juin 1996 à Pikine, la victime qui était vêtu d’un boubou traditionnel de couleur rouge, était allongée sur le dos, à même les carreaux du couloir, au rez-de-chaussée de la villa R+2.
Les policiers vont relever des blessures béantes dans la région du ventre côté droite, à l’épaule droite, à la nuque. A leur suite, les sapeurs-pompiers vont acheminer la dépouille à la morgue de l’hôpital Idrissa Pouye, aux fins d’autopsie. Dans ses conclusions, le médecin légiste a attesté que le jeune Seydina a rendu l’âme des suites de «3 plaies pénétrantes et profondes: Face antérieure de l’épaule droite de 4,2cm, région de l’hypochondre droite
de 8,2cm et face dorsale de 3,1cm.Il s’y associe des perforations viscérales (du foie et
du poumon droit) et des sections vasculaires (artère axillaire), entrainant une abondante hémorragie causée par une arme blanche longue et pointue».
L’observateur
