Sérieusement secouée par l’Angleterre en quart de finale, la France s’attend à une partie au moins aussi disputée en demi-finale face au Maroc. Du côté des Bleus, la méfiance est de mise face à un adversaire qui a fini de bâtir sa réputation de solidité à toute épreuve.
AL KHOR – Que pensent les Français de leurs futurs adversaires qui viennent d’atteindre ce stade de la compétition pour la première fois de leur histoire ? À entendre les champions du monde en titre déjà deux fois au sommet du monde (1998 et 2018) et trois fois finalistes (finale 2006 perdue) répondre à cette question, à chaud après leur victoire sur le voisin anglais, on a presque envie de croire à une certaine fausse modestie. Que nenni ! Didier Deschamps et ses troupes suivent particulièrement cette équipe du Maroc et sont conscients qu’ils ont bien des raisons de s’en méfier.
Kyllian Mbappé ne se doutait certainement qu’il allait affronter son très proche ami Achraf Hakimi quand il lui rendit visite à l’issue de la phase de groupe. À ce moment déjà, le Maroc avait fini de séduire le monde en sortant premier, haut la main, de la poule F, la plus relevée du tournoi et qui a fini par placer ses deux qualifiés (Maroc et Croatie) dans le dernier carré !
« Ils sont un peu comme nous », O. Giroud
Au-delà de Mbappé qui avait un regard bienveillant pour la sélection de son pote, les pensionnaires de l’équipe de France ont également suivi avec intérêt le parcours des Lions de l’Atlas qui ont fini par croiser le chemin des Bleus à l’avant dernière étape du Graal.
La preuve par Aurélien Tchouameni qui, juste après la victoire acquise face aux Anglais, ne s’est pas débiné pour montrer à quel point il avait suivi le parcours de son futur adversaire. « C’est une top équipe. Ils n’ont encaissé qu’un but et encore, ce n’était pas par un adversaire (CSC de Aguerd face au Canada, 2-1, le 1er décembre) ! » Le milieu du Real Madrid aurait ainsi facilement passé un test de connaissances du Maroc qu’il n’oserait pas sous-estimer. Son partenaire de labeur dans l’entrejeu français, Adrien Rabiot, abonde dans le même sens : « S’ils (les Marocains) sont là, c’est qu’ils l’ont mérité. Ils savent souffrir, résister… On en est conscient et on ne sous-estime personne. »
Plus expérimenté que ses collègues du milieu, l’attaquant Olivier Giroud développe davantage sur les qualités de ses adversaires de ce mercredi. « C’est une équipe qui, au-delà de ses talents individuels, montre une grosse force collective », lance-t-il en zone mixte au micro du groupe Emedia. Puis, il détaille et ose la comparaison avec la France : « Ils sont un peu comme nous, ils font preuve de beaucoup de générosité, d’une grande solidarité… Ils dégagent une force collective. On sent un bel état d’esprit dans cette équipe. On ne bat par le Portugal par hasard et on s’attend à une grosse opposition face à eux. »
« Un match historique » dont la prolongation se jouera aussi… sur les Champs-Élysées
Didier Deschamps pioche dans le même sens. S’il reconnaît que le choc face à la France sera un moment historique pour l’équipe du Maroc et son staff dirigé par un homologué beaucoup moins expérimenté, le champion du monde en tant que joueur et en tant qu’entraîneur est persuadé qu’à ce stade de la compétition, on ne peut plus parler de surprise pour évoquer le parcours du Maroc. « Quand on voit leur parcours, qui est de très, très grande qualité, quand on voit leurs résultats qui ne sont pas usurpés, on ne peut vraiment pas parler de surprise. Il faut leur donner le crédit qu’ils méritent. »
En attendant de mieux scruter leur jeu au détail près avec les différentes séquences d’analyses-vidéos, les Français savent qu’ils feront face à une forteresse jusqu’ici imprenable même par les plus grandes armadas offensives du monde. « C’est un match historique », admettent, presque en chœurs, Deschamps et Rabiot qui évoque pour argument le fait qu’il y ait une importante communauté marocaine en France.
