Sénégal : De la Ferveur au Désarroi, l’Appel Pressant de Souley Wade pour un Changement de Cap

Ousmane Sonko au tera meeting du 08 novembre 2025

Dans un contexte de tensions économiques et politiques exacerbées, l’analyste Souley Wade publie une tribune percutante intitulée De la ferveur au désarroi : le Sénégal a besoin d’autre chose. Ce texte, qui circule sur les réseaux et dans les cercles d’opinion, critique avec vigueur le régime actuel, accusé de privilégier le spectacle partisan au détriment de solutions concrètes pour les Sénégalais. Wade, dont le nom évoque les figures historiques de la politique sénégalaise sans lien direct apparent, appelle à une rupture avec la “politique du bruit” pour embrasser la sérénité et les consensus nationaux.

 

Souley Wade dresse un portrait sans complaisance d’un gouvernement “grisé par sa propre ferveur”, reprenant les méthodes de l’opposition qu’il combattait autrefois : accusations, menaces et victimisations. Selon lui, les mobilisations massives et les mises en scène politiques masquent un manque criant de vision stratégique. “L’énergie déployée, les moyens mobilisés, les foules transportées disent moins la force d’un projet collectif que le besoin d’affirmation d’un régime encore en quête de solutions aux maux des Sénégalais”, écrit-il.

Particulièrement poignant est le silence assourdissant sur l’emploi des jeunes, un thème central dans un pays où le chômage frappe durement cette frange de la population. Wade prédit un “retour à la réalité brutal” pour ces jeunes attirés par les discours enflammés, soulignant la confusion entre l’État et le parti au pouvoir. “La justice indépendante devient justice au nom du peuple partisan, la ferveur remplace la méthode, la mise en scène supplante la vision”, martèle-t-il, évoquant un risque de dérive autoritaire où la popularité tient lieu de gouvernance.

Au cœur de cette tribune se trouve la question explosive de la “dette cachée”, révélée par le gouvernement après son accession au pouvoir en 2024. Wade la qualifie d'”aveu fracassant” symbolisant le “manque de méthode et de sérénité” du pays. Il accuse les autorités de s’enfermer dans un “piège” en refusant une restructuration inévitable, préférant un déni qui enfonce le Sénégal dans ses contradictions.

Ce diagnostic résonne avec les développements récents. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment conclu une mission à Dakar sans accord sur un nouveau programme de prêt, gelant l’ancien paquet de 1,8 milliard de dollars suite à la disclosure de dettes cachées estimées à plus de 11 milliards de dollars. La dette publique totale atteint désormais 132 % du PIB fin 2024, selon les estimations du FMI, accentuant les pressions économiques.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a qualifié la proposition de restructuration du FMI de “disgrâce”, affirmant que le Sénégal paierait ses dettes par ses “propres moyens”. Pourtant, Wade argue que cette étape n’est pas une humiliation mais un “prix à payer pour pouvoir respirer à nouveau”. Il met en garde contre la “gifle du réel” qui suivra l’essoufflement de la ferveur, prédisant un désarroi généralisé. Des analyses techniques récentes estiment cette dette cachée accumulée entre 2019 et 2023 à environ 4 782 milliards de francs CFA, soulignant un manque de transparence sous l’ancien régime.

Au-delà de la critique, Souley Wade propose une voie alternative : sortir de la “tension permanente” pour retrouver la “sérénité, la mesure et des consensus forts”. Il plaide pour une réconciliation du pays avec lui-même, non comme une faiblesse mais comme une “urgence nationale”. “Nous avons besoin d’un État qui rassure, d’une parole qui rassemble, d’un leadership qui construit. De méthode et d’un souffle nouveau”, insiste-t-il.

Cette vision fait écho aux appels récents du gouvernement lui-même. Sonko a récemment invité les Sénégalais à accepter des “sacrifices” pour une reprise économique dans “deux à trois ans”, les défis posés par la crise de la dette. Cependant, Wade met en doute la capacité du régime à transcender sa rhétorique partisane, appelant à une gouvernance apaisée qui priorise l’emploi, la justice impartiale et une gestion économique pragmatique.

Cette tribune de Souley Wade intervient à un moment critique, alors que les obligations sénégalaises chutent sur les marchés internationaux face à la résistance à la restructuration. Elle reflète un malaise croissant au sein de l’opinion publique, où l’enthousiasme post-électoral cède la place à l’inquiétude. Si le gouvernement opte pour une approche solitaire, comme l’affirme le FMI en laissant au Sénégal le “droit souverain” de décider, le risque d’une crise plus profonde plane.

Wade conclut sur une note d’espoir teinté d’urgence : le Sénégal doit se hisser “hors de cette déroute collective”. Reste à voir si cet appel sera entendu, ou si la ferveur continuera de primer sur la méthode. Dans un pays en quête de stabilité, des voix comme celle de Wade rappellent que la vraie force réside dans l’unité et la vision partagée, non dans le vacarme des foules.

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