Chaque fois que nous pensons, ou espérons que le fond a été atteint, une figure politique creuse encore plus le sillon de l’indécence, j’ai dit, il y a quelques mois dans une chronique lorsque Yankhoba Diatara a appelé à la “re-circoncise organe génital” de Ousmane SONKO.
J’étais très optimiste. Vient ensuite l’épisode surréaliste de la nouvelle législature. Alors est venu l’assaut en mondovision contre l’adjoint Amy NDIAYE Gniby dans l’hémicycle.
Après un peu de trêve dans l’ignominie, Ousmane SONKO y est allé hier de son score en traitant Adji Sarr de “danguine bou AVC”. Ce qui pourrait être traduit comme un gorille victime d’un accident vasculaire cérébral.
Le Maire de Ziguinchor, chef de file de l’opposition, crédité de 15% des suffrages lors de la Présidentielle 2019, présenté comme un présidentiable crédible pour celle 2024, s’est abaissé au langage des querelles de borne fontaine contre celle qui l’accuse de viol. Le tout sous les vivats et les ricanements virtuels de ses groupies 2.0.
Un homme qui a l’ambition de gouverner le destin des sénégalais ne devrait pas dire cela. Mais le malheur de M. SONKO est qu’il finit par s’oublier durant ses longues diatribes et qu’il en vient à emprunter le langage et le style de ses sympathisants les plus virulents. C’est justement l’expression “danguine bou STROKE” qui s’inspire des photomontages de ces trolls où l’on aperçoit côte à côte Adji SARR et un orang-outan.
Ceci montre que rarement un homme politique a été si uni avec ses partisans. Le seul exemple qui me vient à l’esprit est celui de Donald Trump, qui est aussi un expert de la violence et du glissement linguistiques. M. Trump qui se targuait de parler dans le même style de trésorerie que son militant de base.
“Le coup du bou ame”. Seul un homme politique sénégalais de premier plan peut arriver à une telle sentence sans que cela entache à jamais sa crédibilité. Déshumaniser l’ennemi est un processus fascisant qui rappelle les pires heures de l’histoire. Mais qu’en est-il du mépris, du manque de compassion pour les victimes d’accident vasculaire cérébral, qui coule de cette corniche.
M. Sonko qui a dénoncé un procès “abject”, “sale”, et “honteux” pour le Sénégal, s’est lui-même mis au diapason de ce qu’il a décrié le temps d’une petite phrase indigne d’un homme politique de son standing.
Désormais, il n’est plus confronté à Macky Sall, mais à Adji SARR, par des intermédiaires directs. L’ancienne masseuse a pris le ballon au rebond, a répondu avec de nouveaux détails cinglants sur sa relation avec Ousmane SONKO.
Et nous, pauvres sénégalais, sommes condamnés à subir ce spectacle angoissant pour ne pas dire nauséabond.
