La tension politique en Guinée-Bissau atteint un point de non-retour, avec un coup d’État militaire qui a éclaté le 26 novembre, menant à l’arrestation du président sortant Umaro Sissoco Embaló et à la suspension du processus électoral. Selon une publication récente du journaliste Babacar Touré, connu pour ses analyses incisives sur les dynamiques ouest-africaine, Fernando Dias da Costa désigné comme le “Président élu” a réussi à échapper aux hommes loyaux à Embaló. Il se trouve désormais en sécurité, entouré de ses proches et de ses soutiens armés.
Cette évasion dramatique intervient au cœur d’une élection générale controversée de 2025, où Dias da Costa, avocat et politicien de 47 ou 48 ans, s’est positionné comme le principal challenger d’Embaló. Ancien ministre de l’Administration Territoriale, vice-président de l’Assemblée nationale populaire en 2023, et président du Parti pour le Renouveau Social (PRS) depuis juin 2024, Dias da Costa a bénéficié du soutien du parti de Domingos Simões Pereira, exclu du scrutin. Le 24 novembre, tant Dias da Costa qu’Embaló ont revendiqué la victoire, alors que les résultats officiels étaient attendus pour aujourd’hui, le 27 novembre. Mais le coup militaire du 26 novembre a tout bouleversé, avec des officiers annonçant la prise de pouvoir pour “restaurer l’ordre” et fermant les frontières.
Babacar Touré, dans son post relayé sur les réseaux, capture l’essence de cette dégringolade : “La situation continue à se dégrader à Bissau. ‘Le Président élu’ a échappé aux hommes de Emballo. Il est en sécurité, entouré de ses hommes de confiance.” Ces lignes soulignent l’allusion claire à Dias da Costa, autoproclamé vainqueur et perçu par ses partisans comme le légitime “Président élu”. Bien que des rapports initiaux indiquent que Dias da Costa et d’autres figures de l’opposition, comme Pereira, ont été arrêtés et emmenés à la base aérienne de Bissau, la mise à jour de Touré suggère une évasion réussie, potentiellement aidée par des divisions au sein des forces armées. Le général Horta Nta Na Man a été nommé à la tête d’un gouvernement de transition d’un an, mais la confusion règne.
La Guinée-Bissau, pays marqué par une histoire de coups d’État récurrents et d’accusations de narcotrafic, voit son économie dépendante des noix de cajou et de la pêche s’effondrer davantage sous le poids de cette instabilité. Les rues de Bissau sont désertées, les médias suspendus, et la CEDEAO condamne fermement le putsch, appelant à un retour à l’ordre constitutionnel. Des rumeurs de manipulation électorale et de complots internes circulent, alimentant les soupçons sur les motivations des militaires.
L’avenir reste incertain : Dias da Costa, en sécurité pour l’instant, pourrait incarner une résistance face au régime militaire, ou devenir la prochaine cible. Babacar Touré, en alertant sur cette fuite, met en lumière les fractures d’un pays où les allégeances changent au gré des armes. La communauté internationale observe, mais pour les Bissau-Guinéens, c’est une énième épreuve dans une quête de stabilité élusive.







































