Des travailleurs de l’Aibd contestent la légitimité de l’intersyndicale de la plateforme aéroportuaire. Ce collectif pour un syndicalisme autrement refuse de faire la grève à laquelle les invite l’intersyndicale si jamais ses revendications ne sont pas satisfaites d’ici le 1er mai 2023.
Les travailleurs de l’Aéroport international Blaise Diagne de Dakar (Aibd), regroupés dans le Collectif pour un syndicalisme autrement (Csa), ne se retrouvent plus dans l’intersyndicale de la plateforme aéroportuaire. A travers un point de presse tenu hier à Cap-Skirring, ils ont récusé le Secrétaire général de cette instance nationale et se désolidarisent avec les propos «irresponsables» de l’intersyndicale. «L’intersyndicale, qui vit en circuit fermé, s’est choisie un porte-parole qui est assurément un contre-exemple du travailleur modèle que doit incarner un syndicaliste imprégné des grandes valeurs sacerdotales du syndicalisme», se désole Ass Malick Ndoye. Selon l’agent de l’Aibd et porte-parole du jour du collectif, l’intersyndicale de la plateforme aéroportuaire ne dit pas la vérité en disant qu’elle n’a pas d’interlocuteurs dans le secteur. A l’en croire, du 17 au 19 mars 2023, Abdoulaye Dièye, Directeur général de l’Aibd, a convié l’intersyndicale à un séminaire à Saly Portudal pour discuter de tous les problèmes du secteur, y compris leurs revendications.
A l’issue de ce séminaire, poursuit Ass Malick Ndoye, deux mois ont été payés, il ne reste plus que trois mois d’arriérés. «Le président de la République a donné des instructions au ministre des Transports aériens et au Directeur général de l’Aibd pour la régularisation de tous les contractuels et prestataires opérationnels à l’Aibd», rapporte M. Ndoye, qui regrette que l’intersyndicale ait délibérément choisi d’escamoter ces deux informations primordiales dans sa communication.
Les travailleurs n’iront pas en grève
Par ailleurs, l’intersyndicale a menacé de partir en grève si les revendications ne sont pas satisfaites d’ici le 1er mai 2023. Et bien, les aéroports régionaux attendent de pied ferme le premier qui va débarquer sur leur tarmac pour leur demander d’aller en grève. «Nous les attendons de pied ferme dans les aéroports secondaires et même à Dakar. Ces gens n’ont pas la majorité, ni la légitimé de faire partir en grève les aéroports qui attendent beaucoup plus le hub aérien qui est en train d’être construit que des mouvements d’humeur de syndicalistes qui ne sont pas légitimes», avertit As Malick Ndoye.
