Comme Ibrahim Ezzan, qui avait laissé son nom à la postérité en se faisant le parrain de cette fumeuse loi pour l’amnistie et l’oubli de l’assassinat de Me Babacar Sèye, un autre homme politique sénégalais est en train de manigancer grave pour laisser son nom à l’histoire.
Il se nomme Mouhamed Diagne et est le patron du mouvement politique Synergie Républicaine, une antenne reliée à la coalition Benno Bokk Yaakar. Dans son argumentaire préliminaire, “il faut éviter que le pouvoir ne tombe entre les mains d’agents de l’État véreux qui n’hésiteront pas à exposer dangereusement le pays“. Pour cette formation qui se veut de soutien à l’action du président Macky Sall, “il est paradoxal que l’on permette, par le truchement de la politique à un fonctionnaire radié pour faute grave ou faute lourde de se présenter à une élection présidentielle et en cas de victoire d’être le patron de la fonction publique du pays“.
Alors que le principe Républicain voudrait qu’une mesure individuelle ne soit jamais érigée en loi générale, Mouhamed Diagne a clairement fait savoir que cette mesure vise à barrer la route au patron de la coalition Jotna. Pour le chef de ce petit parti, inconnu de l’arène politique, “si Sonko avait gagné le 24 février dernier, un radié de cette même fonction publique en deviendrait le patron”. Pour justifier son combat, Mouhamed Diagne a exhumé la vielle loi N°61-33 du 15 juin 1961 relative au statut général des fonctionnaires.
En effet, cette vielle loi dispose en son article 14 que “indépendamment des règles instituées dans le code pénal en matière de secret professionnel, tout fonctionnaire est lié par l’obligation de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les documents, les faits et informations dont il a connaissance dans l’exercice de ses fonctions : Tout détournement, toute communication contraire aux règlements, de pièces ou documents de service à des tiers, sont formellement interdits“. Avec cette nouvelle trouvaille, Mouhamed Diagne voudrait indiquer à Macky Sall une voie de sortie pour se débarrasser définitivement de l’homme politique le plus admiré par la jeunesse sénégalaise.
