Le Ministère de la Microfinance, de l’Économie sociale et solidaire (ESS) a piloté l’organisation d’un colloque national décisif à Dakar. L’évènement, articulé autour du thème « La religion, levier de solidarité et de croissance : vers des Coopératives Productives Solidaires (CPS) financées par la charité confessionnelle », a souligné la volonté du Sénégal d’intégrer les ressources spirituelles dans sa politique économique.

Un rassemblement de haut niveau pour une nouvelle orientation stratégique
Après avoir été inaugurée par M. Mamadou Ndiaye, le Directeur de Cabinet du Ministre, la rencontre s’est achevée sous la présidence du Ministre. Ce dernier a salué la présence d’une mosaïque d’acteurs influents, incluant des figures religieuses musulmanes (imams et oulémas) et catholiques, des universitaires, des spécialistes en finance islamique, ainsi que des figures marquantes du secteur de l’ESS, comme Mme Fatoumata Denise Ndour (Fondation Sen’Finance), M. Cheikh Ahmed Tidiane Seck (OESS), et M. Abdou Karim Diaw du Fonds de Développement de la Microfinance Islamique (FDMI).
L’ambition des CPS : allier principes spirituels et performance économique
L’initiative vise à ériger des Coopératives Productives Solidaires (CPS) qui, bien qu’ancrées dans des valeurs de foi, sont conçues pour être solides économiquement. Cette vision se calque sur l’orientation donnée par le Président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, et mise en œuvre par le Premier Ministre, M. Ousmane SONKO, dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement 2025-2029. Cette démarche préfigure également l’Année 2026, qui sera officiellement consacrée à l’ESS.
Les différents panels ont apporté des éclairages cruciaux. M. Seydina Oumar Ndiaye (DSP) a détaillé le cadre légal de l’ESS, la classification des CPS et leur déploiement sur le territoire. Le Pr. Aly Anne Diop a ensuite exploré les mécanismes de la philanthropie religieuse comme source de financement solidaire. De son côté, le Dr Abdoulaye Diakhaté, expert en droit islamique, a mis en lumière l’importance et les modalités du waqf (fondation pieuse) pour le financement. Des exemples concrets de modèles d’organisation et de financement confessionnels ont été cités, notamment ceux du clergé, de Touba Ca Kanam, de la communauté layenne, de la zakat et de l’association Hikma.
Feuille de route et mécanismes de pérennisation
Lors de la conclusion du symposium, le Ministre a proposé la mise sur pied d’un comité de suivi. Ce groupe aura pour tâche première de dresser un inventaire national des potentiels financiers de la charité confessionnelle et de formaliser une stratégie opérationnelle pour l’essor des Coopératives Solidaires d’obédience Religieuse.
Les discussions finales ont également porté sur la structuration des outils de financement basés sur la foi (comme la zakat, le waqf et les dons), pour consolider les collaborations entre l’État, les organismes financiers et les communautés spirituelles. Ces partenariats devraient aboutir à la création de Coopératives de Production solidaire (Dawahir), visant à apporter un soutien durable à des projets d’inclusion sociale.











































