L’espoir, comme le beau temps, surgit après la tempête et les chocs antagonistes.L’envie de rêver me prend au point d’être tenté de m’envelopper de douceur matinale, alors que je me prépare à participer à une rencontre sur le continent africain pour y présenter le thème suivant: Sénégal: Les facteurs pour réaliser des performances réussies sur la route d’un changement systémique.
Ce thème est celui de mon intervention, début Octobre, à Abjua, à la Conférence annuelle Afrique de notre Mouvement, FixPolitics, Redresser la politique, que nous organisons dans la capitale fédérale Nigériane.
FixPolitics est la structure faîtière de notre école de leadership, de gouvernance et politique publique (thesppg.org) dont l’importance ne cesse de s’affirmer, non seulement au Sénégal mais à travers l’Afrique, notamment par la qualité, inférieure à nulle autre, des intervenant.e.s qu’elle mobilise depuis son démarrage.
Aussitôt après Abuja, je file sur l’Europe pour une grande conférence internationale sur le développement durable avec la participation de plusieurs Chefs d’Etat africains et des investisseurs de premier plan. Un de mes partenaires, qui en est, est l’architecte d’un projet de 32 milliards de dollars dans un pays Ouest africain. C’est le type de projets qui peuvent donner espoir à notre Sénégal. Ce n’est pas un rêve mais une réalité possible.
Encore une fois, qu’on soit clair, nous n’avons pas vocation à nous mettre en travers du progrès du continent africain mais il ne peut se faire sans conditions macro-politiques solides, y compris le respect total et entier des règles démocratiques et de libertés plurielles d’expression, de dissonnances et de contradictions.
Ce matin, je rencontre, avec des investisseurs, une structure nationale qui est en quête de financements pour l’un de ses projets phares. A milliards de dollars. Quand la volonté et la disponibilité existent, il n’y a pas de limite autre que le ciel pour quelque pays qui se met dans une telle posture.
Dans le domaine de la formation professionnelle, voici dix jours nous avons mis en contact une structure Sénégalaise avec l’une des firmes les plus connectées en Italie pour former autant les formateurs que les chercheurs et chercheuses d’emplois au Sénégal.
Un de mes amis, l’une des personnalités les plus respectées en agro-businesses, est disposé, lui aussi, à apporter la meilleure expertise et les plus grands groupes, de taille multinationale, pour aider à faire du Sénégal un pays qui s’inscrit sur les pas des Pays Bas. Son offre va de l’agriculture à l’énergie, à l’environnement, à l’industrialisation et j’en passe. Le temps presse…
Qu’un directeur d’une de nos sociétés ait raté la chance de rencontrer en Europe ou aux USA le PDG de l’une des trois plus grandes sociétés de service en energie au monde, avec qui je l’ai mis en contact, est, me semble-t-il, l’une des causes du retard de nos pays, et, donc, des malheurs migratoires qui frappent une jeunesse à qui aucune offre de vie et survie, d’emploi et d’utilité, n’est proposée.
De partout, de Marbella à Hambourg, de Houston à Londres, de Florence à Amsterdam, de l’Afrique à d’autres géographies, le ciel est bleu de belles promesses.
Il contient, piaffant d’impatience, des possibilités qui ne demandent qu’à se transformer en authentiques facteurs de progrès.
Des investisseurs puissants, un passage par une communication qui réinvente et projette le potentiel du Sénégal sur les plateformes les plus reconnues par les grands décideurs, voilà la route de sortie de l’impasse que nous vivons.
Le seul hic, c’est que les chances ne sont pas éternelles. Quand elles se présentent et qu’on ne les saisit pas, elles s’envolent.
Le drame, c’est que dans nos pays, on préfère écouter des blablateurs, pilleurs de ressources comme Lansana Gagny Sakho (dont il faut parler pour l’exposer, à l’instar de ses semblables tel Mohamed 120 km2 Falémé Kawar) si jamais un nouveau départ, sur des bases assainies veut être engagé.
Les tragédies meurtrières qui ont fait pleurer de douleur tout le Sénégal à la vue des corps inertes de jeunes rejetés par l’Océan Atlantique, nous disent qu’il faut donner une chance aux grandes possibilités qui se présentent à une Afrique devenue la dernière frontière du développement, si elle ne rate pas ce moment.
Ce matin, au milieu des douleurs, du deuil, des prières autour du Maouloud et des voeux d’un peuple qui veut espèrer, malgré ses angoisses, je dépose une bougie. Des fleurs. Du rêve. De la coopération.
Forza Africa. Forza Sénégal. Le vrai crime, en plus des victimes des migrations de la misère, du désespoir et de la pauvreté, c’est de laisser les belles chances s’échapper des mains d’un continent, et de pays comme le nôtre, qu’elles dévisagent, en les courtisant assidûment sans trouver, hélas, de répondant, du fait de bureaucraties frappées d’un égoïsme doublé de cynisme sans limites…
L’espoir, assis sur du solide, loin des bavardages et de l’incompétence, porté par un caractère d’acier, fait vivre.
Forza, forza, forza…Sénégal, fara dasé!
Que nul ne dise qu’en son heure de besoin, pris en tenailles par ses défis, nous nous sommes contentés, dans un aplomb démissionnaire, de donner des leçons ou de critiquer. Les solutions, les voici, et ce n’est pas le vent que les politiciens Sénégalais, de tous bords, ont habitué nos compatriotes. Action speaks lourder than words. Nous y sommes.
Adama Gaye*, auteur de Demain, la nouvelle Afrique, Editions l’Harmattan.
Ps: Les bureaucrates assis sur des positions officielles mais qui refusent d’ouvrir les portes aux investisseurs et aux solutions pour nos pays sont parmi les cancers du progrès national. Nous les dénoncerons nommément. Qu’ils se le tiennent pour dit…
