Le 19 mars 2000, après quatre décennies de tâtonnements dans la pénombre, un soleil tout neuf s’était levé sur le Sénégal. C’était l’apothéose, l’espoir. Mais, à peine quelques pas,l’ardente clameur de joie s’est estompée, plate, comme un pneu dégonflé. Celui qui nous disait,dans des discours mielleux avec des promesses aussi mirobolantes les unes que les autres:”je vous mènerai au pouvoir par les escaliers ou par
l’ascenseur, mais, je ne rentrerai jamais au palais en marchant sur des cadavres”, malheureusement, en est sorti avec comme marche-pied plus d’une douzaine de corps. Le ciel venait encore de s’assombrir. Il fallait encore courir à la recherche d’un autre espoir.
Le 25 mars 2012, un autre soleil naquit. Encore quelques pas, patatras! Ordre républicain chamboulé, constitution manipulée, institutions banalisées. Quant à la gestion des deniers publiques et du foncier, c’est l’hécatombe. Né après les indépendances, le porte étendard d’une deuxième alternance précédée par des assises nationales dont l’application des conclusions nous aurait épargné beaucoup de problèmes, a
déjà à son actif huit(08) cadavres entre les bras. Le peuple pleure encore à se fondre les yeux.
Alors, en ma qualité de citoyen jaloux de mon pays, je ne puis rester sourd à toutes ses souffrances qui le tenaille. Les mêmes effets provenant des mêmes causes, je refuse donc d’obéir à la loi du silence et de l’inertie pour défendre ma patrie avec les armes que la démocratie m’autorise: la liberté de m’exprimer et de critiquer. De m’exprimer avec politesse sachant que Politique et Politesse ont la même racine, et, de
critiquer objectivement. Donc, la profonde déception qui m’habite et le devoir de loyauté envers mon pays, m’exigent de lever l’ancre et de ramer dans le sens des intérêts exclusifs de notre nation.
Le 03 mars 2021. Encore un mois de mars! Devrait-on adopter ou bannir ce mois à jamais? On y a connu des joies, mais aussi des souffrances comme c’est le cas aujourd’hui. Ces souffrances n’ont pour origine que la suffisance, l’orgueil, le manque de considération d’un homme à l’égard de son peuple qui le loge, le nourrit, l’habille, lui a donné tous les pouvoirs et qui s’est cru être un demi dieu sur terre. A chaque fois que nous sommes en face d’un dilemme qui peut briser la cohésion nationale, il s’est toujours barricadé derrière un refus catégorique malgré tous les appels à la diligence et à la retenue venant de tout bord,
gérant le pays selon ses humeurs et selon l’appartenance politique du citoyen. Cela devait avoir une fin un jour ou l’autre. Il me semble que l’heure a sonné. Le peuple s’est fait entendre après avoir trop subi.
L’ unanimité sur un projet de société n’existe nulle part. Devrait-on être élu à 58%, les 42% restant sont une partie du peuple et on doit leur prêter une oreille attentive et les traiter avec beaucoup de considération. Tel n’a pas été le cas. Allant même jusqu’à les réduire à leur plus simple expression. Voilà le résultat qui ne grandit personne. L’ image du Sénégal en a pris une balafre qui prendra longtemps à se cicatriser.
Contrairement à d’autres et pendant que le principal responsable continue de faire le sourd-muet, le discours du Médiateur de la République à été d’une grande teneur. Dans sa robe d’avocat lors du procès de Maître Wade en 1988,il avait dit au juge:“quand la politique entre au palais de justice par la porte, le droit en sort par la fenêtre.” Par expérience, s’est ce qui se passe actuellement chez nous, malheureusement. Pour éliminer un adversaire politique on e sert de la justice. Voila où nous en sommes aujourd’hui. Les sénégalais ont raison de ne pas faire confiance en cette justice. la seule issue qui s’offre en ce moment est de libérer les otages politiques et de cesser de comploter sur le dos du peuple.
