La conférence sur la lutte antitabac et le développement en Afrique en mode virtuel, clôturée jeudi, a insisté sur la nécessité de s’appuyer sur les résultats de la recherche pour la mise en œuvre de politiques et programmes à soumettre aux décideurs.
“Cet évènement historique, premier du genre a montré la nécessité de se focaliser sur les résultats de la recherche dans la lutte anti-tabac pour la mise en œuvre de politiques et programmes à soumettre aux décideurs”, a souligné le chargé de projet principal de l’Organisation mondiale de la Santé dans la région africaine (OMS Afro), Dr William Maina.
Ces évidences scientifiques doivent servir partout dans le continent à mettre en synergie des stratégies intégrées de lutte contre le tabac, a-t-il souligné lors du panel de clôture de la conférence en mode virtuel tenue durant trois jours sur le thème “Tobacco Free Africa : Un appel urgent à l’action commune”.
Cette rencontre est organisée par le Centre de Contrôle antitabac en Afrique et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique et d’autres organisations de la société civile africaine.
L’idée, pour les organisateurs de la conférence, est de “traduire la recherche en actions par une bonne coordination et une mobilisation des ressources domestiques et le développement des capacités pour la lutte contre le tabac”.
La conférence a souligné le besoin pour les pays de “renforcer les politiques anti-tabac existants telles que la législation en introduisant des mesures additionnelles”, a relevé Dr Maina.
Il est nécessaire, a-t-il ajouté, d’avoir au niveau des pays, “une bonne gouvernance cohérente avec un agenda de la lutte anti-tabac pour conduire la sensibilisation auprès des populations et surtout des jeunes qui restent la cible la plus vulnérable de l’industrie”.
La lutte contre le tabac doit se faire avec des interventions focalisées sur la planification et la recherche opérationnelle au niveau du continent pour plus d’efficacité, a ajouté le président de la Conférence Wiliam Bazeyo.
Il faut un “agenda de recherche pour adresser le contexte local africain pour comprendre davantage les attitudes des communautés, la perception dans l’utilisation des produits du tabac pour informer les décideurs sur les solutions les plus adéquates”, a-t-il souligné
Les universités et les instituts de formation ont été invités à assurer le transfert de connaissances en matière de lutte. Aux décideurs, la conférence a recommandé une augmentation des taxes sur les produits du tabac pour ne pas faciliter leur accès.
La conférence tenue en mode virtuel, a mis en relation les chercheurs, les décideurs, les journalistes, les étudiants qui s’intéressent à la lutte contre le tabac afin de se concerter et de planifier une stratégie de lutte “plus percutante”.
Selon des statistiques délivrées par l’OMS au cours de la conférence, entre 1 et 1,2 millions de décès sont recensés chaque année dans le monde, liés à l’exposition du tabac passif alors que 8 millions de décès par an sont dus à la consommation du tabac. Des statistiques qui estiment qu’un enfant africain sur cinq consomme du tabac.
Les estimations laissent penser que les décès liés au tabac pourraient doubler dans les pays à revenu faible d’ici 2030 alors que 11 pays africains ne possèdent aucune législation pour lutter contre la croissance du tabagisme.
source rfi
