Gambie : Communiqué de presse de l’Agence du Fogny pour le développement rural (FARD) sur l’affrontement entre les soldats de l’ECOMIG et les rebelles du MFDC au Fogny

The incident has us thinking in many directions. Are we a people of a lesser god ? Are we not sovereign citizens ? Why are we treated differently and finally, why the continuous occupational forces in Foni and if for security reasons – why not have Gambian military or Ghanaians or Nigerian forces in Foni – WHY Senegalese forces with the full knowledge that FONI has close PROXIMITY with southern Senegal (Casamance) who are sworn enemies with the MFDC rebels.

Les derniers jours ont été des moments qui donnent à réfléchir sous de sombres nuages ​​de peur et d’anxiété ; la douleur et les traumatismes planent de manière menaçante sur les habitants du Fogny. L’affrontement du lundi 24 janvier 2022 entre les militaires sénégalais de l’ECOMIG et les rebelles du MFDC au niveau du Fogny ont troublé la paix et la tranquillité de nos populations. Cet horrible incident a forcé de nombreuses personnes à fuir leur foyer de peur de perdre la vie dans une guerre qui ne les concerne pas.

L’incident nous a fait réfléchir dans de nombreuses directions. Sommes-nous un peuple d’un moindre dieu ? Ne sommes-nous pas des citoyens souverains ? Pourquoi sommes-nous traités différemment et enfin, pourquoi des forces d’occupation continue au Fogny et si c`est pour des raisons de sécurité, pourquoi ne pas avoir des militaires gambiens ou des forces ghanéennes ou nigérianes au Fogny ? POURQUOI des forces sénégalaises ennemis jurés des rebelles du MFDC sachant parfaitement que le FOGNY a une PROXIMITÉ étroite avec le sud du Sénégal (Casamance) ?

Aujourd’hui, en plus de pleurer la mort des militaires et des rebelles qui ont perdu la vie dans ces événements évitables, nous-nous demandons si cela est durable ? La réponse est NON. Est-ce évitable ? La réponse est un OUI catégorique. Depuis qu’elle a entendu cette malheureuse nouvelle, l’Agence du Fogny pour le développement rural (FARD : Foni Agency For Rural Development)) est passée à l’action pour faire preuve de solidarité envers nos populations et rassembler des ressources pour aider les victimes qui ont été déplacées à l’intérieur du pays. Il s’agit d’un geste de soulagement de court-terme pour aider nos populations, mais que devrions-nous faire pour avoir la sérénité, la sécurité, la sûreté, la paix et des conditions de vie dignes au Fogny ?

La présence des Forces sénégalaises dans notre région depuis 2018 ne nous a en aucun cas procuré un sentiment de sécurité mais nous a plutôt fait sentir comme des objets de suspicion. Nos populations souffrent d’intimidation et de harcèlement constants tandis que nos femmes souffrent d’exploitation et d’abus sexuels. De plus, le poste de sécurité mal placé à Bwiam a causé plusieurs accidents, mais l’indifférence persiste à son sujet.

Nous sommes consternés par l’occupation continue de notre région par des troupes étrangères et en tant qu’organisation représentant nos populations, nous soumettons ce qui suit à l’état :

1. Examen immédiat des postes de sécurité au Fogny et démilitarisation de la zone

2. Remplacement des Sénégalais par les Forces de sécurité gambiennes

3. Interdire immédiatement toute exportation de bois via la zone

4. Déploiement de l’armée nationale gambienne autour de la frontière

5. Supprimer le point de contrôle de sécurité dans Bwiam

Est-ce qu’on en demande trop ? Certainement pas ! Nous faisons savoir à tous que le Fogny a toujours été connu pour la paix et la sécurité, et nous avons tous vu comment le Fogny a vécu dans l’unité, la paix et l’amour depuis très longtemps. Notre silence et notre gentillesse ne peuvent et ne doivent pas être pris pour de la lâcheté !

Trop c’est trop ! Nous avons gagné le droit de vivre une vie libre comme tous les autres à travers le pays.

Cordialement

Haruna Badjie, Secrétaire Général FARD, 27 Janvier 2022.

Traduit de kerrfatou 

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