C’est une affaire sensible qui est gérée par les services de Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre de la santé. Les hommes censés soigner les malades sont, petit à petit, en train de prendre la place de leurs patients sur les lits de leurs hôpitaux; s’ils ne prennent pas simplement le risque d’oublier un peu les leurs. Enquête.
A en croire des informations parvenues à Kewoulo, “ils sont plusieurs praticiens répartis sur l’ensemble du territoire national à avoir enlevé la blouse du soignant pour le camisole du malade.” Sans entrer dans les détails, une source proche du ministère de la santé a fait savoir à Kewoulo que, alors que la ville était jusque là épargnée, “c’est Médina Gounass et Touba qui focalisent, maintenant, toutes les attentions.” A l’en croire, “le médecin chef du district sanitaire de Médina Gounass est infecté par le virus et toute sa famille a été mise en quarantaine.”
Comme dans cette partie du Sud-Est du pays, la région centre constitue un casse-tête pour les autorités sanitaires du Sénégal. A en croire des sources hospitalières de Diourbel, “ce sont 3 employés de l’hôpital de Ndamaatou qui sont soignés actuellement suite à leur contamination par le virus.” Loin d’être exhaustive, la liste des personnels de santé soignés de covid-19 ou mis en quarantaine n’a pas encore révélé tous ses secrets. Considérée comme l’une des principales régions touristiques du Sénégal, Mbour, aussi, a connu son lot de médecins malades.
“Ici, on a 22 agents qui sont en confinement suite à la découverte de cas confirmés de covid dans l’enceinte de l’hôpital de Mbour.” Ont-il soufflé. Considérés comme les soldats montés au front pour bouter le virus hors des frontières sénégalaises, les personnels médicaux sont les parents pauvres du Plan Sénégal Émergent. L’hôpital public, qui est leur outil de travail, n’a presque jamais fait partie des priorités des politiques publiques du Sénégal.
Et, désormais derniers remparts contre ce virus sournois, de nombreux médecins et personnels de santé ont, pendant cette période de forte contagion, presque abandonné leurs familles pour ne pas les exposer. “Ils sont nombreux à vivre carrément sur leurs lieux de travail pour éviter de ramener le virus dans leurs familles“. A fait entendre une de sources au ministère de la santé.
