Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale du jeudi 2 mai 2025, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a présenté les faits reprochés à l’ancien ministre du Développement industriel et député, Moustapha Diop, dans le cadre de l’enquête sur la gestion du Fonds de riposte contre la COVID-19.
Selon le Garde des Sceaux, les procès-verbaux transmis par le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, ainsi que le rapport de la Cour des comptes, font état de plusieurs irrégularités dans l’utilisation des fonds publics. Le ministère dirigé à l’époque par Moustapha Diop avait bénéficié d’un montant de 2,5 milliards de FCFA destiné à l’acquisition de 6,2 millions de masques.
Il ressort de l’enquête que les paiements aux fournisseurs ont été effectués en espèces, rendant difficile la traçabilité des opérations. Le gestionnaire du compte concerné a déclaré avoir retiré les fonds à travers des chèques libellés au nom de tiers pour ensuite payer les fournisseurs en liquide, sur instruction du ministre. Cette méthode viole l’article 104 du décret n°2020-2978 du 23 avril 2020, qui impose le paiement par chèque ou virement pour les dépenses publiques.
Le secrétaire général du ministère a confirmé que le choix des fournisseurs avait été fait directement par Moustapha Diop, qui avait également donné mandat au directeur de l’administration générale pour établir les contrats.
D’après le ministre de la Justice, le comptable a procédé à des retraits totalisant les 2,5 milliards FCFA, remis intégralement au gestionnaire. Un écart de 2 327 500 masques a été constaté entre les quantités déclarées comme achetées et celles effectivement livrées.
Deux fournisseurs ont témoigné avoir reçu des paiements en espèces : l’un pour un marché de 50 000 masques à 20 millions FCFA, l’autre pour 250 000 masques à 100 millions FCFA.
Une information judiciaire a été ouverte contre plusieurs personnes dans cette affaire.