Urgent: Le policier gifleur de Ziguinchor est aux arrêts, l’auteur du film n’a pas été arrêté

L’affaire du jeune homme giflé par un policier à la gare routière de Ziguinchor est en train d’être gérée en toute responsabilité par les autorités policières. Hier, informé de cette situation, le directeur général de la police nationale, l’inspecteur général Oumar Maal, a ordonné à ses services de faire toute la lumière sur l’affaire.

“C’est ainsi que, très tôt, une enquête conservatoire a été ouverte et le policier mis en cause frappé de mesures administratives”, a déclarée la porte parole de la police. A Ziguinchor, de sources proches de Kewoulo ont soutenu que c’est, hier, vers les coups de 18 h 30 que l’incident, filmé par un motocycliste, a eu lieu devant l’entrée de la gare routière de Ziguinchor. “Après avoir violenté un motocycliste qui circulait sans casque, les policiers ont interpellé la victime, l’ont menotté, gardé dans le poste de police à l’entrée de la gare puis l’ont acheminé au commissariat à bord de leur fourgon.” A constaté notre reporter sur place.

Et lorsqu’ils ont appris l’existence d’une vidéo qui a capturé leur acte, des policiers se sont mis à la recherche de l’auteur du film qui circulait que sur Facebook. Informée de cette situation, la rédaction de Kewoulo, qui était en possession de la fameuse vidéo -depuis hier-, a pris le temps de préparer Joseph Mendy sur sa possible convocation, en tant que témoin.

C’est ainsi que, ce matin, à 8h 50, Joseph Mendy, étudiant et militant de Amnesty International, s’est rendu à la gare routière de Ziguinchor où il gagne sa vie comme Jakartaman. Mais, à l’entrée de la gare, il a été interpellé par un ASP qui lui a signifié qu’il était recherché par un policier, chef de poste.

“J’ai garé ma moto et je suis venu lui répondre.” A déclaré Joseph Mendy au reporter de Kewoulo dépêché sur place. Alors qu’il faisait l’objet ni de convocation ni d’aucun mandat d’amener, Joseph Mendy a été gardé dans le poste de police. Et délesté de ses téléphones portables. Ayant constaté cet énième “abus de pouvoir”, la rédaction de Kewoulo a pris contact avec le commissaire urbain de Ziguinchor qui s’est étonné d’une telle pratique en dehors de tout cadre légal. Comme lui, le commissaire Tabara Ndiaye du BRP a été informée de ce qui se tramait à Ziguinchor. Aussitôt, la haute hiérarchie policière a été informée pour que des mesures soient prises.

Entretemps, à Ziguinchor, le commissaire de police -qui est peiné et regrette profondément cette situation- a ordonné aux policiers du poste de la gare routière de “libérer immédiatement l’interpellé.” Et, il a invité Joseph Mendy à venir au commissariat de police pour y faire une déposition, en sa qualité de témoin. Arrivé au poste de police, vers 9 heures, il a été entendu par un commandant de police. Et est sorti libre du commissariat, vers 11 heures, sans qu’aucune charge ne soit retenu contre lui.

Au moment où ces lignes sont écrites, l’auteur de la vidéo est libre de toute poursuite. Il doit, toutefois, revenir ce lundi au commissariat de police pour signer son procès verbal d’audition. Et la vidéo est si explicite qu’aucune confrontation n’est nécessaire pour savoir qui du policier et des jeunes est en tort.

Au commissariat de police, de Ziguinchor, c’est le policier Mame Mbaye qui est en arrêt de rigueur militaire. En dehors de lui, personne -dans cette affaire- n’a été arrêtée. Et il va rester pendant 10 jours derrière les barreaux avant de faire face à des mesures disciplinaires qui peuvent le conduire à la radiation pure et simple des effectifs de la police. En attendant la fin de l’enquête administrative qui doit être clôturée très bientôt, la hiérarchie policière a déjà commencé les sanctions.

Le policier a été relevé de ses fonctions. Désormais, il ne servira plus à Ziguinchor. “Nous sommes peinés par ce regrettable acte qui n’honore pas la police. Le rôle du policier, c’est de protéger et rassurer les populations.” A déclaré le commissaire Tabara Ndiaye, le chef du bureau des relations publiques de la police. Aussi, des suites judiciaires peuvent être données à l’affaire si le procureur de la République à Ziguinchor s’auto-saisi pour poursuivre le policier pour “voie de fait”, “violences volontaires” exercées par un agent dépositaire de la force publique. Aussi, la victime peut directement se porter partie civile et porter plainte pour les mêmes chefs.