Senecor, une entreprise d’origine coréenne spécialisée dans la fabrication de mèches de cheveux sise à la Zone industrielle de Mbao, est accusée d’exploiter des centaines d’hommes, de femmes et de jeunes sénégalais en profitant de la difficulté générale à trouver un emploi pour maintenir des conditions de travail extrêmes.
En effet, ces travailleurs exercent ans des conditions physiques intenses, restant debout pendant leurs 12 heures de travail quotidien. Le régime disciplinaire est particulièrement sévère. Dès leur entrée dans l’usine, les employés subissent un contrôle strict. Ils doivent se tenir debout de 8 h à 20 h, du lundi au samedi, sans pouvoir parler entre eux ou utiliser leur téléphone, même en cas d’urgence. La moindre infraction, comme ne pas terminer sa production ou être en retard, entraîne des sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement.
Les pauses sont rares et rigoureusement contrôlées. Aucune interruption n’est autorisée avant la pause de 13 h 30. “À 8 h 30, chacun doit être à sa place. Aucun retard n’est toléré”, explique une employée. Les règles interdisent également de manger ou de prier pendant les heures de travail.
“Nous vivons des conditions précaires dans l’entreprise. Ce qui se passe ici est synonyme d’esclavage. Le Coréen ne nous considère pas comme des humains. Pourtant, il est appuyé par nos frères sénégalais”, se désole le porte-parole des employés.
“Menace de chômage et salaires misérables”
De plus, 85 employés sont menacés de se retrouver au chômage. Les rémunérations à Senecor sont qualifiées de misérables par les employés. L’infirmerie de l’usine est presque inutile, n’offrant pratiquement aucune prise en charge médicale. Les malades sont pénalisés financièrement, accentuant les conditions de travail précaires. “Plus de 85 d’entre nous sont menacés de partir au chômage. La direction nous interdit de travailler depuis plusieurs jours. Ils se fichent des droits des travailleurs. Nous sommes des étrangers dans notre propre pays”, déclare un employé.
Tout employé manquant une journée de travail doit justifier son absence sous peine de sanction pouvant aller jusqu’à un renvoi de quinze jours, voire plus. Cette politique rigide crée un climat de peur et d’insécurité parmi les travailleurs.
Les employés rapportent également que les responsables coréens de l’entreprise bénéficient de la complicité de certains cadres sénégalais indifférents aux droits des travailleurs.
La situation à Senecor reflète l’exploitation et le manque de respect des droits des travailleurs dans certaines entreprises de la Zone industrielle de Mbao. Il est urgent de mettre en place des réformes et des protections pour les employés afin de garantir des conditions de travail dignes et respectueuses selon les travailleurs.
Ainsi ils appellent les autorités sénégalaises à prendre des mesures pour mettre fin à ces pratiques abusives et protéger les travailleurs.
