Une des références historiques africaines. Plus de15.000 manuscrits exhumés. 80.000 en attente. Une partie pillée par des collectionneurs si ce ne sont des bandits. Au XIII siècle de notre ère, Tombouctou comptait 100.000 habitants dont 25.000 étudiants dans cette prestigieuse université des savoir de Sankoré. Des manuscrits inestimables dans différents domaines du savoir et de la pensée écrits en arabe, fulani (peul), Tamachek, wolof. ..Tombouctou la ville “inaccessible”, “sainte”…qui a fasciné les voyageurs et explorateurs à l’image de Mungo Park, René Caillé ou Berthe.
Une grande civilisation “dont l’islam a été le déclencheur, et les oulémas, par leurs aptitudes à l’enseignement de « masse », les accoucheurs. Il en est résulté une sorte de continuum culturel à partir duquel la dimension mystique s’est consolidée sur des héritages plus ou moins structurés, jusqu’à l’arrivée des Portugais au XVe siècle. Cheick Dan Fodio (1754-1817), pour s’être inspiré de ses prédécesseurs, en particulier d’Ahmed Baba, confirme dans ses Mémoires que, jusqu’à l’arrivée des Européens, « la pensée africaine cultivait l’amour d’un islam ouvert sur l’universel qui se distinguait très nettement de celui qui était observé dans le monde arabo-musulman”.
Ces manuscrits et d’autres découverts au Niger, Sénégal. ..sont aussi le signe déconstructeur d’une Afrique d’oralité chère à certains. Les manuscrits foisonnent pour Tombouctou depuis bientôt mille ans. Sans compter les autres trajectoires des manuscrits (nous en avons parlé avec Pr Kane de Harvard). Reste à voir si les africains et les férus du savoir iront exhumer et protéger ces patrimoines exceptionnels (parfois aux mains des familles) pour mieux éclairer l’histoire de l’Afrique qui dispose suffisamment de manuscrits pour s’y mettre. Aux côtés de l’oralité des Dialy. Pr Abdoulaye Bathily nous en donne des repères méthodologiques portant sur le royaume de Galam (Imperialism and colonial expansion in Senegal in the nineteenth century: with particular reference to the economic, social and political developments of the Kingdom of Gajaaga (Galam), Université de Birmingham, 1975 (thèse disponible, gratuitement, sur inscription, auprès du service EThOS de la British Library :http://ethos.bl.uk OrderDetails.do?did=1&uin=uk.bl.ethos.551013.
